OURAGAN IRMA
(septembre-octobre 2017)
Devant répondre à l’urgence de la situation, la projection d’un détachement ALAT a été envisagée dès le passage de l’ouragan IRMA. Familiers et entraînés aux départs inopinés, nous le sommes tous ; cependant le peu d’information sur les conditions de notre engagement nous a obligés à nous lancer avec une certaine audace dans cette mission.
Engagés sur très court préavis dès le 8 septembre 2017, le personnel et les aéronefs du 1er RHC et du 3e RHC ont répondu présents à l’appel au secours de la population antillaise touchée par le passage de l’ouragan IRMA. Projetés en moins de 6 heures par voie aérienne militaire (VAM) en A400M, un premier PUMA, son équipage et son équipe légère d’intervention (ELI) ont pris pied sur l’île de Saint-Martin 48 heures après leur poser à Fort-de-France pour le remontage de l’aéronef. Cet élément précurseur a été renforcé une dizaine de jours plus tard par l’arrivée du détachement complet embarqué sur le BPC TONNERRE avec à son bord 2 CAÏMAN du 1er RHC, 1 PUMA supplémentaire du 3e RHC, un PUMA de l’armée de l’Air, un état-major tactique et les équipes de maintenance et d’environnement (transmissions, approvisionnement, DEALAT) nécessaires au soutien du détachement. Les missions confiées à nos aéronefs ont d’abord consisté en des transports d’eau, de vivres, de matériel ou de personnel. Ce spectre parfaitement connu et maîtrisé par nos équipages a cependant été rapidement élargi par des demandes de concours particulières émanant du centre opérationnel départemental ou zonal. En effet, les événements climatiques subis par l’île de Saint-Martin lors des passages successifs des trois ouragans, IRMA, JOSÉ et MARIA, ont notamment détruit une grande partie du réseau filaire aérien de distribution électrique. Notre détachement disposant alors de toutes les capacités opérationnelles pour y remédier, c’est donc naturellement que les autorités civiles et militaires se sont tournées vers la composante "hélicoptères" pour contribuer au rétablissement de l’électricité sur l’île. Cette mission consistait en un transport sous élingue de poteaux électriques, un positionnement de ces derniers sur leur embase afin qu’ils puissent y être fixés par les équipes de la société ENEDIS au sol. Si cette technique est maîtrisée par nos équipages pour des charges communes de type bac souple ou mortier, le transport et la dépose de poteaux a nécessité des études préalables rigoureuses, une adaptation de nos savoir-faire et une certaine dose d’audace pour la réaliser avec succès. Malgré un premier échec, et conscients de l’importance de la mission qui leur était confiée, les équipages sont restés motivés et sont parvenus à une solution construite avec les équipes au sol, plutôt habituées à travailler avec des ÉCUREUIL civils dont les caractéristiques de puissance et de souffle rotor sont bien différentes. Face à ces événements et à leurs conséquences hors-norme, les missions ont été également extraordinaires :
Article publié dans la revue de l'ALAT n° 28. Rédacteur : commandant Johann G. (chef de l’élément précurseur). |
8 septembre : PUMA précurseur du 3e RHC à l'embarquement en A400M à Orléans (photo Patrice L.).
9 septembre : phase de remontage du PUMA à son arrivée à Saint-Martin (photos Patrice L.).