PRÉSENTATION DU SA330 Ba PUMA
SA330 Ba n° 1037/DAD à Dinard en juillet 2016 (photo M. PAIN).
Préambule.
À la fin du conflit en Algérie, la manœuvre héliportée était parfaitement maîtrisée par les forces armées. Cependant, les hélicoptères de transport tactique du moment, équipés de moteurs à piston, manquaient de puissance. Il est apparu nécessaire, pour l'armée de Terre, de pouvoir disposer d'un hélicoptère de manœuvre moderne, biturbine avec une accessibilité aisée aux organes essentiels, compact pour être aérotransporté par un C-160 TRANSALL, robuste et présentant une bonne capacité d'emport.
Ainsi, l'ALOUETTE IV, car cela a été son premier nom, a été présentée sous la forme d'une maquette à l'échelle 1 au salon du Bourget de 1963. S'agissant d'un des trois hélicoptères qui ont été produits dans le cadre de la coopération franco-britannique, l'ALOUETTE a muté en PUMA ; nom de baptême choisi car de prononciation identique en anglais et en français.
Le premier vol du n° 01 F-ZWWN a été réalisé le 15 avril 1965.
Rappel sur la codification alors en vigueur chez le constructeur :
Par ailleurs, répondant à une des exigences opérationnelles du moment liée au repliage des pales, à savoir que "l'appareil doit être capable de se déplacer au sol par ses propres moyens pour se camoufler sous un couvert", un train automoteur a été étudié. De plus, ce système devait permettre l'abaissement de l'arrière du fuselage afin de faciliter les opérations d'embarquement. L'équipement a été fourni par la firme ERAM et a été issu de la coopération entre Sud-Aviation et Précimo DOP (dispositifs oléopneumatiques). En 1966, le concept surnommé "Belphégor"* a été testé en premier sur une maquette spécialement conçue, puis a été expérimenté sur le présérie n° 06 F-ZWWS.
L’équipement était composé de 2 roues sur la jambe de l'atterrisseur avant et de 8 roues pour l'atterrisseur principal. Ces dernières étaient couplées par paire grâce à 4 diabolos. Avec cela, des vérins hydrauliques entraînaient des crémaillères en prise sur des secteurs dentés. En complément, le train avant a été pourvu d'un patin utile au franchissement de fossés. L'alimentation était fournie par la pompe hydraulique du circuit servocommandes.
Ainsi équipé, le PUMA a été capable d'une vitesse de déplacement en tout-terrain de l'ordre de 5 Km/h et de franchir des coupures de 50 cm de large.
Cependant, vu le coût et la complexité du système, "Belphégor" n'a finalement pas été retenu.
Pour la petite histoire, le n° 06 toujours équipé de ces trains spéciaux a été réformé et a été versé à l'école des mécaniciens de Bourges. Là-bas, il a rejoint le n° 03 et un échange de train complet a été effectué.
153 exemplaires de série de la version "B", dont le n° 07 porté au standard de série et qui est devenu le n° 1196, ont été livrés à l'ALAT.
Il convient d'y rajouter 3 autres de la présérie (n° 03, 04 et 06).
Fait notable, dans le lot mis en service par l'armée de Terre, il existe une machine, n° 5682, dont les constituants ont été produits chez IAR (Intreprinderea aeronautice Romanesti).
Le 13 mai 1969, le premier à être livré a été le n° 1003.
Le 19 juin 1970, au sein du GALDIV 7 de Mulhouse, une première escadrille en a été totalement équipée (10 hélicoptères).
Dans l'attente de la livraison de son parc, l'armée de l'Air a bénéficié d'un prêt, d'octobre 1972 à mai 1975, de 2 exemplaires retirés de la dotation de l'armée de Terre.
L'aspect général des machines de série par rapport à la présérie se différencie par la forme du pare-brise devenu plongeant au lieu d'être droit. Autre détail, pour la cabine de pilotage, les machines de la présérie ont disposé de 2 portes ouvrantes. Par contre, sur les appareils de série, seule la porte pilote du côté droit peut s'ouvrir ; celle du côté gauche est simplement largable en secours. D'ailleurs, il n'existe qu'un marchepied sur le côté droit.
Après le changement des pales métalliques par des modèles en stratifié, la dénomination de la version militaire a évolué en "Ba".
Différence au niveau du pied de pale :
Étudiées depuis 1975, les entrées d'air polyvalentes (EAP), qui sont antigivre et anti-sable, ont remplacé en 1980, les traditionnels filtres amovibles uniquement anti-sable.
À partir de 1988, les 4 antennes HOMING présentes sur le nez ont été retirées et 2 coupe-câbles ont été installés.
À partir des années 80, un certain nombre de machines a été équipé avec un radar météo de marque BENDIX RDR 1400. En premier, des essais avaient été conduits avec un radar OMERA ORB37 sur seulement 3 PUMA du GAM-STAT.
Au milieu des années 1990, le parc a subi une évolution pour permettre l'emploi des jumelles de vision nocturne. Les divers instruments du tableau de bord ont été pourvus de graduations et d'aiguilles fluorescentes. L'intérieur de la cabine a été peint en noir mat. Les feux de formation ont été passés en bas niveau.
À l'instar des autres hélicoptères de l'ALAT, l'autoprotection a conduit à l'installation du système d'alerte DRAX33 ou DAR (détecteurs d'alerte radar), composé de 4 capteurs dits "patch" ; 2 sur supports individuels fixés sur la bulle et 2 autres fixés sur chaque carénage du train principal.
En amont, des essais avaient été réalisés avec les systèmes :
En 1990, dans l'urgence des opérations dans le golfe, puis conservés lors des interventions en ex-Yougoslavie, quelques PUMA avaient été équipés de lance-leurres LACROIX, installés sous chaque carénage du train principal et orientés vers l'arrière.
D'autres équipements optionnels peuvent être installés :
Grâce aux réservoirs supplémentaires (suivant besoin, 4 ou 5 cuves de 475 l théoriques (450 l en pratique) pouvant être installées en soute) mais également par le transport sous élingue d'un bac souple (environ 1500 l de capacité), la machine se transforme en ravitailleur au profit d'autres hélicoptères ou bien de véhicules terrestres. En complément, deux motopompes et un ensemble de tuyaux souples sont embarqués. Dans ce cas d'emploi, le PUMA a été surnommé "kangourou".
PUMA EVASAN.
4 à 6 civières peuvent prendre place dans la soute.
PUMA armé.
Pour l'appui feu, un canon-mitrailleur M621 de chez GIAT d'un calibre de 20 mm avec 1 000 coups a été expérimenté dès 1973. L'installation se fait en sabord droit sur affût 19A ou YT11V001, mais n'est pas laissée en permanence.
Les 25 hélicoptères aptes à ce montage ont pris le nom de "pirate".
Indépendamment, pour l'autoprotection, l'emport d'une mitrailleuse AANF1 de calibre 7,62 mm ou bien, plus récemment, de 2 mitrailleuses MAG FN 58 de chez HERSTAL de calibre 7,62 mm est possible. Pour ces dernières, les armes sont montées sur pylône orientable, une à chaque porte cargo.
PUMA "PC".
Lot amovible pour emploi comme poste de commandement.
Utilisé pour la conduite des opérations régimentaires uniquement depuis le sol avec postes radio dans la soute et antennes sur mâts fixés à terre. Pour cela, certaines machines ont été porteuses d'une deuxième antenne fouet HF, installée au-dessus du hublot arrière.
Depuis 2016, le kit dit "HMPC" est composé d'un socle modulaire, avec 3 ou 4 sièges ainsi que les équipements de communication, qui s'installe dans la soute et est utilisable en vol. Les antennes supplémentaires sont fixées sur les marche-pieds.
PUMA "VIP".
Lot composé de banquettes avec coussins en tissu bleu et d'une échelle à 4 ou 5 marches avec rampes pour faciliter l’accès. Uniquement disponible au sein d'une escadrille du 6e RHC (de septembre 1992 à juin 1999). Unité employée pour le transport de personnalités, en coopération avec le groupe de liaisons aériennes ministérielles de l'armée de l'Air (GLAM).
PUMA "école".
Sans équipement particulier.
Utilisé pour la phase de transformation machine.
PUMA démonstrateur de surveillance du champ de bataille.
Partant d'un concept remontant aux années 70, le programme HORUS (hélicoptère d'observation radar en utilisation spéciale) a été conduit au début des années 80.
Pour cela dès 1985 et bien avant l'emploi des COUGAR-HORIZON, les essais de l'ORCHIDÉE (observation radar cohérent héliporté d'investigation des éléments ennemis) ont été menés sur un démonstrateur, le SA330 n° 1052 F-MBSV du GAM-STAT de Valence. Pour l'occasion, les immatriculations d'essais F-ZXCQ et F-ZVLH lui ont été attribuées. Un emploi quasi opérationnel a même été réalisé lors de la guerre du Golfe en 1991.
Pour la circonstance, l'hélicoptère a été équipé d'un radar Doppler de surveillance de chez THOMSON CSF-LCTAR d'une portée de 80 Km avec une antenne plate rotative de 3,5 mètres escamotable en arrière du train principal et de liaisons hertziennes vers la station de réception au sol.
Valorisation du parc.
Avant 2009, appliquée sur 44 machines par l’ajout :
F-MDDx et les valorisés l'ont été dans la tranche F-MDAx ou F-MDBx.
Plus tard, afin d’être en conformité avec les règles de l'organisation de l’aviation civile internationale (OACI), la délégation générale de l’armement (DGA) a confié au service industriel de l’aéronautique (SIAé), la mise au standard "OACI" des PUMA des armées. L’atelier industriel aéronautique (AIA) de Cuers-Pierrefeu a été désigné pour assurer le chantier de modification. Voulues depuis 2009 et prévues pour être appliquées au cours des VP avec une cadence de 12 hélicoptères par an, ces opérations ont permis de faire évoluer les équipements pour des vols IFR en s’approchant de ceux qui équipent les AS555 FENNEC, soit :
Depuis son entrée en service, le PUMA a été de toutes les missions et de toutes les interventions menées par l'armée française. En 2022, malgré un parc fortement réduit, cet hélicoptère, rustique tout en étant novateur pour son époque, est toujours opérationnel avec 26 exemplaires répartis entre la métropole et l’Afrique.
Hors du cadre strictement militaire, il convient de rappeler que le PUMA a été et est encore engagé dans de nombreuses missions de service public, par exemple :
Témoignage de sa notoriété de l’époque, en 1979 des PUMA du 6e RHC sont apparus dans des séquences du film "le toubib". Puis en 2011, les n° 1121, code DCI et n° 1123, code DCJ, apparaissent dans la séquence finale du film "forces spéciales".
Décoration.
À la livraison :
- la dernière lettre de l'immatriculation a été reportée, en noir ou blanc, sur le nez,
- les cocardes ont été déplacées sur la poutre de queue, en avant de cette inscription. Induit par l’installation des équipements d’autoprotection sur la poutre de queue, la cocarde a été déplacée plus vers l’avant ou vers l’arrière après l'inscription "armée de Terre".
Plus tard :
- ce camouflage trois tons est composé de brun, de vert foncé et de noir mat et est appliqué sur toute la cellule, dessous inclus,
- à noter que le brun est dans le même ton que celui appliqué en camouflage "outre-mer" ; ce détail facilitant le passage d'un schéma à l'autre.
En 2010 :
- pour la KFOR (Kosovo force) de 1999 à 2010, avec le chevron blanc et l’insigne de l’OTAN (rosace sur fond bleu),
- pour "tempête du désert", guerre du golfe, entre octobre 1990 et avril 1991 avec 3 bandes blanches ceinturant la poutre de queue,
- pour l’EUFOR, en Afrique (Tchad-RCA), de janvier 2008 à avril 2009 avec l’insigne européen sur les portes cargo plus trois bandes blanches sur la poutre de queue et sous le fuselage,
Caractéristiques :
Dimensions :
- hauteur HT : 5,14 m.
Masses :
- jusqu'à 16 passagers.
Motorisation :
Remerciements : Marc BONAS, Fabrice SAINT-ARROMAN.
Plans.
À la fin du conflit en Algérie, la manœuvre héliportée était parfaitement maîtrisée par les forces armées. Cependant, les hélicoptères de transport tactique du moment, équipés de moteurs à piston, manquaient de puissance. Il est apparu nécessaire, pour l'armée de Terre, de pouvoir disposer d'un hélicoptère de manœuvre moderne, biturbine avec une accessibilité aisée aux organes essentiels, compact pour être aérotransporté par un C-160 TRANSALL, robuste et présentant une bonne capacité d'emport.
Ainsi, l'ALOUETTE IV, car cela a été son premier nom, a été présentée sous la forme d'une maquette à l'échelle 1 au salon du Bourget de 1963. S'agissant d'un des trois hélicoptères qui ont été produits dans le cadre de la coopération franco-britannique, l'ALOUETTE a muté en PUMA ; nom de baptême choisi car de prononciation identique en anglais et en français.
Le premier vol du n° 01 F-ZWWN a été réalisé le 15 avril 1965.
Rappel sur la codification alors en vigueur chez le constructeur :
- SA = Sud-Aviation,
- le premier 3 a simplement été conservé pour le souvenir, en référence à l'usine de La Courneuve,
- le deuxième 3 détermine la famille (1 = ALOUETTE, 2 = FRELON et 4 = GAZELLE),
- le dernier chiffre définissant la version.
Par ailleurs, répondant à une des exigences opérationnelles du moment liée au repliage des pales, à savoir que "l'appareil doit être capable de se déplacer au sol par ses propres moyens pour se camoufler sous un couvert", un train automoteur a été étudié. De plus, ce système devait permettre l'abaissement de l'arrière du fuselage afin de faciliter les opérations d'embarquement. L'équipement a été fourni par la firme ERAM et a été issu de la coopération entre Sud-Aviation et Précimo DOP (dispositifs oléopneumatiques). En 1966, le concept surnommé "Belphégor"* a été testé en premier sur une maquette spécialement conçue, puis a été expérimenté sur le présérie n° 06 F-ZWWS.
L’équipement était composé de 2 roues sur la jambe de l'atterrisseur avant et de 8 roues pour l'atterrisseur principal. Ces dernières étaient couplées par paire grâce à 4 diabolos. Avec cela, des vérins hydrauliques entraînaient des crémaillères en prise sur des secteurs dentés. En complément, le train avant a été pourvu d'un patin utile au franchissement de fossés. L'alimentation était fournie par la pompe hydraulique du circuit servocommandes.
Ainsi équipé, le PUMA a été capable d'une vitesse de déplacement en tout-terrain de l'ordre de 5 Km/h et de franchir des coupures de 50 cm de large.
Cependant, vu le coût et la complexité du système, "Belphégor" n'a finalement pas été retenu.
Pour la petite histoire, le n° 06 toujours équipé de ces trains spéciaux a été réformé et a été versé à l'école des mécaniciens de Bourges. Là-bas, il a rejoint le n° 03 et un échange de train complet a été effectué.
- * en référence à la courte série télévisée de 1965, parce que le PUMA ainsi équipé était apte à disparaître de la vue.
153 exemplaires de série de la version "B", dont le n° 07 porté au standard de série et qui est devenu le n° 1196, ont été livrés à l'ALAT.
Il convient d'y rajouter 3 autres de la présérie (n° 03, 04 et 06).
Fait notable, dans le lot mis en service par l'armée de Terre, il existe une machine, n° 5682, dont les constituants ont été produits chez IAR (Intreprinderea aeronautice Romanesti).
Le 13 mai 1969, le premier à être livré a été le n° 1003.
Le 19 juin 1970, au sein du GALDIV 7 de Mulhouse, une première escadrille en a été totalement équipée (10 hélicoptères).
Dans l'attente de la livraison de son parc, l'armée de l'Air a bénéficié d'un prêt, d'octobre 1972 à mai 1975, de 2 exemplaires retirés de la dotation de l'armée de Terre.
L'aspect général des machines de série par rapport à la présérie se différencie par la forme du pare-brise devenu plongeant au lieu d'être droit. Autre détail, pour la cabine de pilotage, les machines de la présérie ont disposé de 2 portes ouvrantes. Par contre, sur les appareils de série, seule la porte pilote du côté droit peut s'ouvrir ; celle du côté gauche est simplement largable en secours. D'ailleurs, il n'existe qu'un marchepied sur le côté droit.
Après le changement des pales métalliques par des modèles en stratifié, la dénomination de la version militaire a évolué en "Ba".
Différence au niveau du pied de pale :
- les pales métalliques ont eu le bord de fuite avec un décrochement à angle droit,
- les pales en stratifié ont le bord de fuite avec un décrochement courbe.
Étudiées depuis 1975, les entrées d'air polyvalentes (EAP), qui sont antigivre et anti-sable, ont remplacé en 1980, les traditionnels filtres amovibles uniquement anti-sable.
À partir de 1988, les 4 antennes HOMING présentes sur le nez ont été retirées et 2 coupe-câbles ont été installés.
À partir des années 80, un certain nombre de machines a été équipé avec un radar météo de marque BENDIX RDR 1400. En premier, des essais avaient été conduits avec un radar OMERA ORB37 sur seulement 3 PUMA du GAM-STAT.
Au milieu des années 1990, le parc a subi une évolution pour permettre l'emploi des jumelles de vision nocturne. Les divers instruments du tableau de bord ont été pourvus de graduations et d'aiguilles fluorescentes. L'intérieur de la cabine a été peint en noir mat. Les feux de formation ont été passés en bas niveau.
À l'instar des autres hélicoptères de l'ALAT, l'autoprotection a conduit à l'installation du système d'alerte DRAX33 ou DAR (détecteurs d'alerte radar), composé de 4 capteurs dits "patch" ; 2 sur supports individuels fixés sur la bulle et 2 autres fixés sur chaque carénage du train principal.
En amont, des essais avaient été réalisés avec les systèmes :
- DAR-FRUIT (détecteur d'alerte radar à fréquence utile à l'identification de traitement),
- DAMIEN (détecteur d'approche des missiles ennemis).
En 1990, dans l'urgence des opérations dans le golfe, puis conservés lors des interventions en ex-Yougoslavie, quelques PUMA avaient été équipés de lance-leurres LACROIX, installés sous chaque carénage du train principal et orientés vers l'arrière.
D'autres équipements optionnels peuvent être installés :
- à l’origine, un treuil pneumatique, de marque SIREN équipait le PUMA. Il se fixait, comme la perche d’élingue, sous le carter inférieur de la BTP par l’intermédiaire de sa ferrure d’attache et de deux broches. Il était alimenté par le circuit pneumatique au travers d’une valve de réduction amenant la pression du circuit P2 à 3 bars. Les caractéristiques de ce treuil à vitesse constante (environ 0,4 m/s), doté d’un câble d’une longueur utile de 24 m et qui autorisait une charge maximale de 175 kg, ne répondaient pas aux besoins de l’armée. En 1993, il a été remplacé par un treuil hydraulique de marque LUCAS. Ce dernier peut soulever 175 kg et se fixe à l’extérieur, côté droit ; seuls 26 hélicoptères sont aptes au montage,
- par l’intermédiaire d’une perche de la marque SIREN, accrochée dans le cargo à un renfort situé au plafond sous la BTP et débouchant à l’extérieur par le puits central du plancher cargo, une élingue permet le transport "sling" des charges externes de 2 500 kg maximum,
- des palettes qui se montent sur chaque train tout en en laissant dépasser les roues sont nécessaires pour l'emploi sur neige,
- une caméra thermique CHLIO de chez TRT dont le socle prend place dans le puits central. Cependant, l'emploi en a été assez marginal au profit de missions spéciales,
- des réservoirs de convoyage, 4 ou 5 bidons de 475 litres théoriques (450 litres en pratique) chacun, placés dans la soute.
Grâce aux réservoirs supplémentaires (suivant besoin, 4 ou 5 cuves de 475 l théoriques (450 l en pratique) pouvant être installées en soute) mais également par le transport sous élingue d'un bac souple (environ 1500 l de capacité), la machine se transforme en ravitailleur au profit d'autres hélicoptères ou bien de véhicules terrestres. En complément, deux motopompes et un ensemble de tuyaux souples sont embarqués. Dans ce cas d'emploi, le PUMA a été surnommé "kangourou".
PUMA EVASAN.
4 à 6 civières peuvent prendre place dans la soute.
PUMA armé.
Pour l'appui feu, un canon-mitrailleur M621 de chez GIAT d'un calibre de 20 mm avec 1 000 coups a été expérimenté dès 1973. L'installation se fait en sabord droit sur affût 19A ou YT11V001, mais n'est pas laissée en permanence.
Les 25 hélicoptères aptes à ce montage ont pris le nom de "pirate".
Indépendamment, pour l'autoprotection, l'emport d'une mitrailleuse AANF1 de calibre 7,62 mm ou bien, plus récemment, de 2 mitrailleuses MAG FN 58 de chez HERSTAL de calibre 7,62 mm est possible. Pour ces dernières, les armes sont montées sur pylône orientable, une à chaque porte cargo.
PUMA "PC".
Lot amovible pour emploi comme poste de commandement.
Utilisé pour la conduite des opérations régimentaires uniquement depuis le sol avec postes radio dans la soute et antennes sur mâts fixés à terre. Pour cela, certaines machines ont été porteuses d'une deuxième antenne fouet HF, installée au-dessus du hublot arrière.
Depuis 2016, le kit dit "HMPC" est composé d'un socle modulaire, avec 3 ou 4 sièges ainsi que les équipements de communication, qui s'installe dans la soute et est utilisable en vol. Les antennes supplémentaires sont fixées sur les marche-pieds.
PUMA "VIP".
Lot composé de banquettes avec coussins en tissu bleu et d'une échelle à 4 ou 5 marches avec rampes pour faciliter l’accès. Uniquement disponible au sein d'une escadrille du 6e RHC (de septembre 1992 à juin 1999). Unité employée pour le transport de personnalités, en coopération avec le groupe de liaisons aériennes ministérielles de l'armée de l'Air (GLAM).
PUMA "école".
Sans équipement particulier.
Utilisé pour la phase de transformation machine.
PUMA démonstrateur de surveillance du champ de bataille.
Partant d'un concept remontant aux années 70, le programme HORUS (hélicoptère d'observation radar en utilisation spéciale) a été conduit au début des années 80.
Pour cela dès 1985 et bien avant l'emploi des COUGAR-HORIZON, les essais de l'ORCHIDÉE (observation radar cohérent héliporté d'investigation des éléments ennemis) ont été menés sur un démonstrateur, le SA330 n° 1052 F-MBSV du GAM-STAT de Valence. Pour l'occasion, les immatriculations d'essais F-ZXCQ et F-ZVLH lui ont été attribuées. Un emploi quasi opérationnel a même été réalisé lors de la guerre du Golfe en 1991.
Pour la circonstance, l'hélicoptère a été équipé d'un radar Doppler de surveillance de chez THOMSON CSF-LCTAR d'une portée de 80 Km avec une antenne plate rotative de 3,5 mètres escamotable en arrière du train principal et de liaisons hertziennes vers la station de réception au sol.
Valorisation du parc.
Avant 2009, appliquée sur 44 machines par l’ajout :
- d’une radio UHF SATURN,
- d’un EURONAV 3 (cartographie numérique embarquée),
- d’un ensemble de contre-mesures électroniques composé de détecteurs d'alerte radar (DAR) et de lance-leurres.
F-MDDx et les valorisés l'ont été dans la tranche F-MDAx ou F-MDBx.
Plus tard, afin d’être en conformité avec les règles de l'organisation de l’aviation civile internationale (OACI), la délégation générale de l’armement (DGA) a confié au service industriel de l’aéronautique (SIAé), la mise au standard "OACI" des PUMA des armées. L’atelier industriel aéronautique (AIA) de Cuers-Pierrefeu a été désigné pour assurer le chantier de modification. Voulues depuis 2009 et prévues pour être appliquées au cours des VP avec une cadence de 12 hélicoptères par an, ces opérations ont permis de faire évoluer les équipements pour des vols IFR en s’approchant de ceux qui équipent les AS555 FENNEC, soit :
- une radio VHF/MA, immunisée contre les perturbations, au pas de 8.33 MHz,
- une radio UHF/VHF SATURN,
- un IFF mode S,
- un GPS BRNAV (navigation et gestion du vol couplées à une cartographie numérique),
- deux EHSI (electronic horizontal situation indicator),
- deux VOR/ILS DME.
- le SA330 n° 1078 F-MDAH a servi de prototype,
- en juillet 2014, le n° 1507 F-MDBI a été livré au GAM-STAT de Valence et, en août, la navigabilité était validée,
- en 2015, le premier (n° 1078) a été affecté à l’EAALAT,
- l’appellation est PUMA "RENOV OACI" ou "CAG".
Depuis son entrée en service, le PUMA a été de toutes les missions et de toutes les interventions menées par l'armée française. En 2022, malgré un parc fortement réduit, cet hélicoptère, rustique tout en étant novateur pour son époque, est toujours opérationnel avec 26 exemplaires répartis entre la métropole et l’Afrique.
Hors du cadre strictement militaire, il convient de rappeler que le PUMA a été et est encore engagé dans de nombreuses missions de service public, par exemple :
- lors de catastrophes naturelles, pour l’assistance aux populations,
- lors des campagnes annuelles de lutte contre les feux de forêt (missions dites "Héphaistos"),
- lors de l’opération "résilience", 2 hélicoptères (les F-MDAW et F-MDAQ) appartenant au 3e RHC et embarqués à bord du porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude ont participé, entre avril et mai 2020, à des évacuations sanitaires, dont une entre les hôpitaux de Guadeloupe et de Martinique.
Témoignage de sa notoriété de l’époque, en 1979 des PUMA du 6e RHC sont apparus dans des séquences du film "le toubib". Puis en 2011, les n° 1121, code DCI et n° 1123, code DCJ, apparaissent dans la séquence finale du film "forces spéciales".
Décoration.
À la livraison :
- comme tous les véhicules de l'armée de Terre, revêtus uniformément d'une couleur vert armée HRI (haute réflectance infrarouge), dite P50,
- en supplément de l’absence de l’insigne de l’arme, des marque et type de l’aéronef, l’application de tout insigne d'unité a été proscrit.
- dans le but de protéger des salissures des gaz d'échappement, une zone noire partant des tuyères et allant jusqu'à l'arrière du capot est apparue,
- le code composé de trois lettres de couleur blanche est inscrit à l'arrière du fuselage, juste avant la jonction avec la poutre de queue,
- les cocardes, cerclées de jaune et d’un diamètre total de 33 ou 35 cm, ont été apposées de chaque côté du fuselage, entre le dernier hublot et le code,
- avec les versions équipées du radar météo BENDIX (à partir de 1980), l’emplacement de cette lettre sera déplacé au-dessus du radar, exceptionnellement dessous ; elle pourra même être retirée.
- dans une volonté de distinction avec les aéronefs de l’armée de l’Air, l'EMAT a décidé de faire porter l'inscription "armée de Terre" sur ses appareils. Cette inscription de couleur blanche a trouvé sa place sur chaque côté de la poutre de queue ; caractères "armée de" en minuscules de dimensions 14x14 cm et "TERRE" en majuscules de 22x15 cm,
- cette décision a imposé de déplacer codes et cocardes :
- la dernière lettre de l'immatriculation a été reportée, en noir ou blanc, sur le nez,
- les cocardes ont été déplacées sur la poutre de queue, en avant de cette inscription. Induit par l’installation des équipements d’autoprotection sur la poutre de queue, la cocarde a été déplacée plus vers l’avant ou vers l’arrière après l'inscription "armée de Terre".
Plus tard :
- la dernière lettre du code sera présente à l’arrière du fuselage, au-dessus du hublot rond,
- normalement, il n’y a pas de cocarde sur le dessus du capot coulissant, en arrière du MRP,
- une cocarde a fait son apparition à l'arrière du fuselage, en-dessous du hublot rond, avec un emplacement variable,
- le numéro de série a été inscrit avec une police pouvant être différente selon qu'il s'agisse de pochoir ou d’autocollant ; le positionnement se situe en point bas du fuselage, à hauteur du passage des portes cargo ; l’emplacement n’est pas figé et l’on peut retrouver ce numéro à l'intérieur de la trappe des prises de parc,
- tous les marquages techniques en caractères noirs de 1,2 x 1 cm ; là encore si le noir devait être de rigueur, d’autres couleurs ont été notées.
- le logo officiel de l’armée de Terre est apparu sous la forme d’un autocollant d’un diamètre d’environ 30 cm en fond gris, apposé presque au niveau de la base de la dérive,
- cela a été associé à un nouveau schéma de camouflage, dit "centre Europe" :
- ce camouflage trois tons est composé de brun, de vert foncé et de noir mat et est appliqué sur toute la cellule, dessous inclus,
- à noter que le brun est dans le même ton que celui appliqué en camouflage "outre-mer" ; ce détail facilitant le passage d'un schéma à l'autre.
En 2010 :
- seulement vu sur des PUMA affectés à Djibouti, le report des deux dernières lettres sur le nez.
- zones orange fluorescent anticollision ou "day-glo" ont été appliquées. À base de feuilles autocollantes, elles recouvraient le nez, les côtés et le dessous de la cabine de pilotage, les carénages du train principal ainsi que le stabilisateur horizontal.
- à partir des années 70, sur une base bicolore "jaune sahara" et "brun terre mat", les PUMA basés outre-mer ont reçu un camouflage dessous inclus (en premier ceux de Djibouti),
- en fonction des réparations ou bien des retouches, plusieurs nuances ont été relevées.
- des essais ont été conduits avec de la peinture temporaire lavable.
- pour deux opérations extérieures sous mandat ONU (FORPRONU en ex-Yougoslavie et APRONUC au Cambodge), les SA330 déployés ont été revêtus d'une livrée intégralement blanche avec les titres des Nations unies en lettres noires (marquage "UN" sur le nez et sur les portes cargo, inscriptions en toutes lettres sur les deux côtés de la poutre de queue),
- pour ces détachements, les trigrammes reprenant l’immatriculation ont été retirés,
- de retour de mission, et avant l’entrée en révision, les hélicoptères ont évolué en conservant la livrée blanche sans les titres des Nations unies mais en retrouvant les trigrammes.
- lors des missions "EVASAN" ou "MEDEVAC", la croix rouge a été portée soit sur chaque porte cargo, soit sur un support glissé à intérieur de la bulle ; il a été remarqué, que parfois, une autre croix est placée sur le hublot arrière.
- à partir du milieu des années 90, des marquages personnalisés, non officiels, ont commencé à apparaître le plus souvent sur les portes d'accès au poste de pilotage, mais aussi sur les portes du cargo ; quelquefois, l’insigne de l’escadrille ou de la mission a été porté,
- le 10 juillet 2008, afin de marquer un passage important dans les heures de vol, le n° 1057 de l’école d’application du Luc a affiché l'inscription "1.000.000 Heures De Vol", en caractères blancs sur la poutre de queue,
- en 2014, le logo officiel des 60 ans de l’ALAT a été apposé sur les portes du cargo,
- il est à noter que pour des opérations importantes ou des missions particulières, les aéronefs ont été porteurs de marquages spécifiques utiles pour une rapide identification visuelle :
- pour la KFOR (Kosovo force) de 1999 à 2010, avec le chevron blanc et l’insigne de l’OTAN (rosace sur fond bleu),
- pour "tempête du désert", guerre du golfe, entre octobre 1990 et avril 1991 avec 3 bandes blanches ceinturant la poutre de queue,
- pour l’EUFOR, en Afrique (Tchad-RCA), de janvier 2008 à avril 2009 avec l’insigne européen sur les portes cargo plus trois bandes blanches sur la poutre de queue et sous le fuselage,
- dans le cadre de l’expérimentation de la peinture destinée aux EC665 TIGRE, les nouvelles teintes de ce camouflage ont été portées par le SA330 n° 1103 F-MBSW du GAM-STAT de Valence,
- autre cas de décoration unique vue sur le n° 1052 F-MBSV, démonstrateur ORCHIDÉE, qui lors de la guerre du golfe a été affublé d'un belle dentition.
Caractéristiques :
Dimensions :
- pales déployées : - longueur HT : 18,18 m,
- pales repliées :
- hauteur HT : 5,14 m.
Masses :
- masse maximale : 7 t,
- masse à vide (équipé) : 3 800 t.
- autonomie : 2h 00 + 20 mn (réservoir de convoyage 450 l),
- PUMA standard, rayon d’action avec plein complet (1 550 l) : 260 Nm à 130 Kt,
- PUMA SAR, rayon d’action avec plein complet (2 250 l) : 150 Nm avec 30 mn de travail sur zone ou 380 Nm à 130 Kt,
- vitesse de croisière : 250 km/h,
- transport :
- jusqu'à 16 passagers.
Motorisation :
- turbomoteur : Turboméca,
- type : Turmo III C4,
- nombre : 2,
- puissance totale en place : 2 600 ch.
Remerciements : Marc BONAS, Fabrice SAINT-ARROMAN.
Plans.