PRÉSENTATION DU SIKORSKY S-55/H-19 ET DU WESTLAND WS55
S-55 codé AVQ, du GH n° 2 (photo X, collection Christian MALCROS).
Préambule.
SIKORSKY S-55, WESTLAND WS55 (WS pour WESTLAND-SIKORSKY) sont les différentes désignations constructeurs de cet hélicoptère.
H-19 et HRS sont, respectivement, les désignations données par l'US Army et par les Marines.
Très novateur pour l'époque, ce projet de la firme américaine SIKORSKY a présenté, entre autres, une cabine cargo isolée du poste de pilotage et placée sous la BTP. Cela avait l'avantage capital de ne pas modifier le centrage quelque soit la charge emportée. Le premier vol a été effectué le 10 novembre 1949.
Dès la fin de l'année 1950, la société britannique WESTLAND a demandé puis obtenu la licence de sous traitance de ce qui a été nommé le WS55. Malheureusement, la France a demandé cette même licence qu'en 1953 et a donc essuyé un refus. La SNCASE (société nationale de construction du Sud-Est) a simplement été autorisée a effectuer le remontage des machines achetées.
Malgré cela, le 24 septembre 1952, le premier hélicoptère S-55 (CN 55-252) a été livré. Immatriculé F-WGIZ puis F-BGIZ, il a été utilisé comme démonstrateur, dont une présentation aux invalides devant les autorités militaires.
Hélicoptère de transport moyen, le H-19 a reçu le surnom d’"éléphant joyeux" dû à sa silhouette trapue, mais le nom abrégé de SIKO sera le plus usité
En Indochine, fautes de moyens propres, des pilotes de l’armée de Terre ont piloté ceux de l’armée de l’Air (6 HRS-1, 7 HRS-3 et 13 H-19B livrés au titre du MDAP à partir de septembre 1953).
Après le conflit indochinois, où preuve avait été faite de l'intérêt de pouvoir disposer en nombre d'un tel engin volant, de longues tergiversations inter-armées ont ralenti la décision d'achat.
Les événements en Algérie ont relancé le besoin et quelques 100 exemplaires ont été commandés. La fabrication a été répartie entre WESTLAND et SIKORSKY, 37 unités pour WESTLAND et le reste à charge des américains ; l'ensemble prélevé sur les chaînes destinées à la R.A.F. et à l'U.S. Army. Ainsi, le 19 avril 1955, les 2 premiers S-55 de l'ALAT ont traversé la Méditerranée à bord du porte-avions Arromanches. La suite de la livraison a été acheminée en caisses puis assemblée par les AIA d'Alger Maison Blanche et de Casablanca. Cependant, à cette même époque, les armées ont recherché d'autres hélicoptères plus performants. Dans l'ALAT, le H-19 a été affecté à des missions moins opérationnelles, mais toutes aussi importantes, telles les évacuations sanitaires.
À la fin des événements d'Algérie, les machines ont été intégrées dans les nouveaux GALDIV.
Les hélicoptères, mis en service au sein des GALDIV, ont été reversés en septembre 1965 et, en octobre 1969, l'école du Luc a reversé les derniers exemplaires.
Listes des appareils.
Comme le parc a été composé de versions différentes et a fait l'objet de cessions entres les armées, il est assez difficile de suivre tous les hélicoptères de ce type qui ont été en service dans l'ALAT.
Par exemple :
Le S-55 CN 55-383, deuxième acheté par la France en janvier 1953 a été mis en service, de novembre 53 à juillet 55, à l'école du Buc sous l'immatriculation F-BGOY puis F-BESL. Il a été cédé à l'ALAT en juillet 1955, avec le code 8000008. En janvier 1957, il est échangé avec la Marine nationale contre un WS55 et devient 20S-2. Il est ensuite cédé à l'armée de l'Air en août 1959 puis de nouveau cédé à l'ALAT en mai 1963.
Il est réformé en novembre 1972.
Rappel des appareils livrés à l'ALAT.
De chez SIKORSKY :
- 43 appareils réparti de la façon ci-après :
- 43 appareils réparti de la façon ci-après :
Décorations.
Entièrement en vert armée.
En AFN, vers la fin du conflit, application d'un camouflage fait de larges bandes de couleur marron (schéma non uniforme avec au moins 3 bandes orientées du haut vers le bas et inclinées vers l'arrière ; une du capot moteur vers le côté de la cabine, une de la BTP vers le bas de la quille et une ceinturant la poutre).
Au début, cocarde de grand diamètre sur le capot moteur et une moitié de cocarde sur chaque demie coquille du capot. Elle fut rapidement retirée car cela représentait une excellente cible pour les tireurs.
Cocardes de chaque côté de la quille.
Après l'Algérie, les cocardes auront un diamètre réduit.
Insigne de l'arme peint en blanc sur la quille.
Après l'Algérie, suppression de l'insigne d'arme.
Quelque fois, le sigle GH2 a été inscrit dans un rond blanc et a été placé en complément au même endroit. Normalement, sur le côté gauche, il y avait de l'avant vers l'arrière, le sigle GH2, la cocarde, l'insigne de l'arme. Côté droit, c'était l'inverse. Mais des exceptions ont été relevées.
Codes à 2, puis à 3 lettres en grand format, en jaune ou bien en blanc, sur la poutre de queue.
Après l'Algérie, les lettres auront une taille réduite et seront en blanc.
À l'extrémité arrière de la poutre, une large bande jaune de sécurité rotor avec inscription « DANGER S’ÉCARTER » en noir ; numéro de série en blanc et en petits caractères sur la poutre de queue, juste avant la bande jaune de sécurité rotor.
Marquages techniques en anglais et en jaune.
Les saumons du plan fixe stabilisateur ont été peints en rouge.
Occasionnellement, l'insigne du GH2 a été peint sur le capot moteur, partie droite.
Au moins 5 hélicoptères ont été baptisés du nom d'une région française, inscrit sur le capot moteur.
À l'école de Buc, l'insigne de la SNCASE a été porté, en blanc, sur la porte cargo.
À l'école du Luc, les machines ont été revêtues de secteurs peints en orange anticollision, soit l'ensemble du capot moteur, une large bande entre le train principal et la naissance de la poutre de queue plus une bande entre la base de la dérive et la bande de sécurité rotor, stabilisateurs compris.
Caractéristiques :
Dimensions :
Différenciation entre les H-19A, les H-19B, les H-19D3 et les WS-55.
SIKORSKY S-55, WESTLAND WS55 (WS pour WESTLAND-SIKORSKY) sont les différentes désignations constructeurs de cet hélicoptère.
H-19 et HRS sont, respectivement, les désignations données par l'US Army et par les Marines.
Très novateur pour l'époque, ce projet de la firme américaine SIKORSKY a présenté, entre autres, une cabine cargo isolée du poste de pilotage et placée sous la BTP. Cela avait l'avantage capital de ne pas modifier le centrage quelque soit la charge emportée. Le premier vol a été effectué le 10 novembre 1949.
Dès la fin de l'année 1950, la société britannique WESTLAND a demandé puis obtenu la licence de sous traitance de ce qui a été nommé le WS55. Malheureusement, la France a demandé cette même licence qu'en 1953 et a donc essuyé un refus. La SNCASE (société nationale de construction du Sud-Est) a simplement été autorisée a effectuer le remontage des machines achetées.
Malgré cela, le 24 septembre 1952, le premier hélicoptère S-55 (CN 55-252) a été livré. Immatriculé F-WGIZ puis F-BGIZ, il a été utilisé comme démonstrateur, dont une présentation aux invalides devant les autorités militaires.
Hélicoptère de transport moyen, le H-19 a reçu le surnom d’"éléphant joyeux" dû à sa silhouette trapue, mais le nom abrégé de SIKO sera le plus usité
En Indochine, fautes de moyens propres, des pilotes de l’armée de Terre ont piloté ceux de l’armée de l’Air (6 HRS-1, 7 HRS-3 et 13 H-19B livrés au titre du MDAP à partir de septembre 1953).
Après le conflit indochinois, où preuve avait été faite de l'intérêt de pouvoir disposer en nombre d'un tel engin volant, de longues tergiversations inter-armées ont ralenti la décision d'achat.
Les événements en Algérie ont relancé le besoin et quelques 100 exemplaires ont été commandés. La fabrication a été répartie entre WESTLAND et SIKORSKY, 37 unités pour WESTLAND et le reste à charge des américains ; l'ensemble prélevé sur les chaînes destinées à la R.A.F. et à l'U.S. Army. Ainsi, le 19 avril 1955, les 2 premiers S-55 de l'ALAT ont traversé la Méditerranée à bord du porte-avions Arromanches. La suite de la livraison a été acheminée en caisses puis assemblée par les AIA d'Alger Maison Blanche et de Casablanca. Cependant, à cette même époque, les armées ont recherché d'autres hélicoptères plus performants. Dans l'ALAT, le H-19 a été affecté à des missions moins opérationnelles, mais toutes aussi importantes, telles les évacuations sanitaires.
À la fin des événements d'Algérie, les machines ont été intégrées dans les nouveaux GALDIV.
Les hélicoptères, mis en service au sein des GALDIV, ont été reversés en septembre 1965 et, en octobre 1969, l'école du Luc a reversé les derniers exemplaires.
Listes des appareils.
Comme le parc a été composé de versions différentes et a fait l'objet de cessions entres les armées, il est assez difficile de suivre tous les hélicoptères de ce type qui ont été en service dans l'ALAT.
Par exemple :
Le S-55 CN 55-383, deuxième acheté par la France en janvier 1953 a été mis en service, de novembre 53 à juillet 55, à l'école du Buc sous l'immatriculation F-BGOY puis F-BESL. Il a été cédé à l'ALAT en juillet 1955, avec le code 8000008. En janvier 1957, il est échangé avec la Marine nationale contre un WS55 et devient 20S-2. Il est ensuite cédé à l'armée de l'Air en août 1959 puis de nouveau cédé à l'ALAT en mai 1963.
Il est réformé en novembre 1972.
Rappel des appareils livrés à l'ALAT.
De chez SIKORSKY :
- 43 appareils réparti de la façon ci-après :
- S-55 quantité 3,
- H-19A/HRS1, quantité 12,
- H-19B, quantité 3,
- H-19D-3, quantité 25.
- 43 appareils réparti de la façon ci-après :
- SRS-1, quantité 6,
- HAS 7, quantité 20,
- HAR 2, quantité 17.
Décorations.
Entièrement en vert armée.
En AFN, vers la fin du conflit, application d'un camouflage fait de larges bandes de couleur marron (schéma non uniforme avec au moins 3 bandes orientées du haut vers le bas et inclinées vers l'arrière ; une du capot moteur vers le côté de la cabine, une de la BTP vers le bas de la quille et une ceinturant la poutre).
Au début, cocarde de grand diamètre sur le capot moteur et une moitié de cocarde sur chaque demie coquille du capot. Elle fut rapidement retirée car cela représentait une excellente cible pour les tireurs.
Cocardes de chaque côté de la quille.
Après l'Algérie, les cocardes auront un diamètre réduit.
Insigne de l'arme peint en blanc sur la quille.
Après l'Algérie, suppression de l'insigne d'arme.
Quelque fois, le sigle GH2 a été inscrit dans un rond blanc et a été placé en complément au même endroit. Normalement, sur le côté gauche, il y avait de l'avant vers l'arrière, le sigle GH2, la cocarde, l'insigne de l'arme. Côté droit, c'était l'inverse. Mais des exceptions ont été relevées.
Codes à 2, puis à 3 lettres en grand format, en jaune ou bien en blanc, sur la poutre de queue.
Après l'Algérie, les lettres auront une taille réduite et seront en blanc.
À l'extrémité arrière de la poutre, une large bande jaune de sécurité rotor avec inscription « DANGER S’ÉCARTER » en noir ; numéro de série en blanc et en petits caractères sur la poutre de queue, juste avant la bande jaune de sécurité rotor.
Marquages techniques en anglais et en jaune.
Les saumons du plan fixe stabilisateur ont été peints en rouge.
Occasionnellement, l'insigne du GH2 a été peint sur le capot moteur, partie droite.
Au moins 5 hélicoptères ont été baptisés du nom d'une région française, inscrit sur le capot moteur.
À l'école de Buc, l'insigne de la SNCASE a été porté, en blanc, sur la porte cargo.
À l'école du Luc, les machines ont été revêtues de secteurs peints en orange anticollision, soit l'ensemble du capot moteur, une large bande entre le train principal et la naissance de la poutre de queue plus une bande entre la base de la dérive et la bande de sécurité rotor, stabilisateurs compris.
Caractéristiques :
Dimensions :
- longueur hors tout : 19,04 m,
- hauteur : 4,45 m,
- diamètre rotor : 16,15 m.
- à vide : 2,325 t,
- en charge : 3,265 t,
- en charge : 3,950 t (H-19 D3).
- 1 pilote, 1 copilote et éventuellement 1 mécanicien.
- non.
- carré de 50 x 50 m, avec aucun obstacle sur 200 m dans la direction des vents dominants.
- VHF : TRAP 6A ou 23A,
- HF : ANPRC 3FR puis ANPRC 10AFR,
- TB : TFAP 4D puis 10D,
- RC : NRAN 5A,
- ampli : QRAA 1A et 2A.
- SCR 300.
- vitesse de croisière : 120 km/h,
- autonomie : 4 h.
- transport de personnel : 4 à 6 assis,
- évacuation sanitaire : 4 à 6 couchés,
- transport de fret : 400 à 700 kg.
- essence : 100/130,
- lubrifiant : DE.100,
- consommation : 150 à 200 l/h.
- 1 Pratt & Whitney R-1340-40 à 9 cylindres en étoile de 608 ch (H-19A et WS55),
- 1 Wright R-1300-3 à 7 cylindres en étoile de 800 ch (H-19D3).
Différenciation entre les H-19A, les H-19B, les H-19D3 et les WS-55.
- |
H19-A |
H19-B |
H19-D3 |
WS55 |
Poutre |
droite |
droite |
cassée abaissée dite cassée |
droite |
Cône de queue |
oui |
oui |
non |
oui |
Plan fixe |
en dièdre V inversé |
en dièdre V inversé |
droit et horizontal |
en dièdre V inversé |
Dérive |
petite |
petite |
grande |
petite |
Pare-brise |
avec 4 renforts |
avec 4 renforts |
sans renfort |
avec 4 renforts |
Capot moteur |
avec un déflecteur |
avec un déflecteur |
sans déflecteur |
avec un déflecteur |
Plan et décoration (photos X, collection Christian MALCROS).
Remerciements : Marc BONAS, Fabrice SAINT-ARROMAN.