POTEZ 75
Photo : André MOREL.
Présentation.
Conçu hors programme officiel, voulu comme un avion antichar utile dans le cadre d’un conflit classique en Europe, l’unique exemplaire a volé pour la première fois le 10 juin 1953 sous l'immatriculation F-ZWSA.
Avion à décollage et atterrissage courts (ADAC), utilisable à partir de terrains non aménagés, biplace, bipoutre, équipé d’un moteur en position arrière et d’une hélice propulsive, l'appareil à train d'atterrissage tricycle fixe a montré immédiatement ses défauts. Initialement, le pilote était isolé dans un cockpit ouvert. Par ailleurs, installé à l’avant dans le nez vitré, le servant-tireur des armes de bord était tributaire de la manœuvre du pilote, qui lui, ne pouvait pas déclencher l'ouverture du feu !
Rejeté en tant qu'avion antichar, le POTEZ 75 fut proposé aux armées comme appareil d'appui au sol, d'observation et de police pour les territoires d'outre-mer.
Pour ce faire, fin 1953, il a été peint en version camouflage (gris et vert).
En 1954, il a été envisagé de l'envoyer, pour évaluation, en Indochine. L'avion a ensuite été détaché pour évaluation tactique sur la base école de l'aviation d’artillerie de Mayence-Finthen. De là, l'avion a été convoyé sur la BAO136 de Bremgarten pour une courte présentation au profit de l'armée de l'Air. Le jour du retour vers Mayence, un feu moteur s'est déclaré lors du décollage obligeant le pilote de l'armée de Terre à un atterrissage d'urgence.
Avec la jambe avant du train d'atterrissage fauchée, le POTEZ a été ramené en usine.
En mars 1955, réparé, pourvu d'une verrière au poste pilote et re-immatriculé F-WGVK, il a été néanmoins jugé inapte aux opérations sur le continent européen. Cependant, en 1956, il a été envoyé en Algérie pour une autre expérimentation opérationnelle menée conjointement par du personnel des armées de l'Air et de Terre.
En mai 1956, une commande de l'état pour 15 exemplaires de présérie, suivie d'une série de 100 avions a été passée. Un an plus tard aucun avion n'avait été fabriqué. Sans relation directe avec les qualités du POTEZ, mais plutôt au nom d'impératifs financiers, la commande a été annulée. Malgré cela l'avion a été continuellement amélioré. D'ailleurs, en 1957, le poste avant a été modifié par l'installation d'une verrière panoramique permettant une parfaite visibilité verticale.
D'autre part, le nez de l'appareil a été porteur de coupe-câbles (dispositif qui ne sera généralisé, sur hélicoptères, qu'après 1988).
En mai 1958, abandonné par son constructeur dans un hangar de l'aérodrome de Villacoublay, l'avion a tout de même été récupéré par l'ALAT et pris en compte par le GALAT n° 7 de Buc-Satory.
Avec l'immatriculation F-MAFY, le POTEZ 75 a alors servi d'avion de liaison au général REDON (COMALAT).
Le 2 septembre 1958, au retour d'une inspection au GALAT n° 6 de Tarbes, l'avion a été perdu près de Dompierre-les-Églises (Haute-Vienne), au lieu-dit "Viville". L'appareil ayant des ennuis de moteur, le pilote, l'adjudant-chef Marcel GAY, a cherché un terrain de fortune. En fin d'atterrissage, le POTEZ a heurté une haie et a capoté et pris feu. Le passager, le général REDON, a été dégagé rapidement mais, malgré l'aide d'agriculteurs, le pilote a péri carbonisé.
Caractéristiques.
Dimensions :
Plan.
Conçu hors programme officiel, voulu comme un avion antichar utile dans le cadre d’un conflit classique en Europe, l’unique exemplaire a volé pour la première fois le 10 juin 1953 sous l'immatriculation F-ZWSA.
Avion à décollage et atterrissage courts (ADAC), utilisable à partir de terrains non aménagés, biplace, bipoutre, équipé d’un moteur en position arrière et d’une hélice propulsive, l'appareil à train d'atterrissage tricycle fixe a montré immédiatement ses défauts. Initialement, le pilote était isolé dans un cockpit ouvert. Par ailleurs, installé à l’avant dans le nez vitré, le servant-tireur des armes de bord était tributaire de la manœuvre du pilote, qui lui, ne pouvait pas déclencher l'ouverture du feu !
Rejeté en tant qu'avion antichar, le POTEZ 75 fut proposé aux armées comme appareil d'appui au sol, d'observation et de police pour les territoires d'outre-mer.
Pour ce faire, fin 1953, il a été peint en version camouflage (gris et vert).
En 1954, il a été envisagé de l'envoyer, pour évaluation, en Indochine. L'avion a ensuite été détaché pour évaluation tactique sur la base école de l'aviation d’artillerie de Mayence-Finthen. De là, l'avion a été convoyé sur la BAO136 de Bremgarten pour une courte présentation au profit de l'armée de l'Air. Le jour du retour vers Mayence, un feu moteur s'est déclaré lors du décollage obligeant le pilote de l'armée de Terre à un atterrissage d'urgence.
Avec la jambe avant du train d'atterrissage fauchée, le POTEZ a été ramené en usine.
En mars 1955, réparé, pourvu d'une verrière au poste pilote et re-immatriculé F-WGVK, il a été néanmoins jugé inapte aux opérations sur le continent européen. Cependant, en 1956, il a été envoyé en Algérie pour une autre expérimentation opérationnelle menée conjointement par du personnel des armées de l'Air et de Terre.
En mai 1956, une commande de l'état pour 15 exemplaires de présérie, suivie d'une série de 100 avions a été passée. Un an plus tard aucun avion n'avait été fabriqué. Sans relation directe avec les qualités du POTEZ, mais plutôt au nom d'impératifs financiers, la commande a été annulée. Malgré cela l'avion a été continuellement amélioré. D'ailleurs, en 1957, le poste avant a été modifié par l'installation d'une verrière panoramique permettant une parfaite visibilité verticale.
D'autre part, le nez de l'appareil a été porteur de coupe-câbles (dispositif qui ne sera généralisé, sur hélicoptères, qu'après 1988).
En mai 1958, abandonné par son constructeur dans un hangar de l'aérodrome de Villacoublay, l'avion a tout de même été récupéré par l'ALAT et pris en compte par le GALAT n° 7 de Buc-Satory.
Avec l'immatriculation F-MAFY, le POTEZ 75 a alors servi d'avion de liaison au général REDON (COMALAT).
Le 2 septembre 1958, au retour d'une inspection au GALAT n° 6 de Tarbes, l'avion a été perdu près de Dompierre-les-Églises (Haute-Vienne), au lieu-dit "Viville". L'appareil ayant des ennuis de moteur, le pilote, l'adjudant-chef Marcel GAY, a cherché un terrain de fortune. En fin d'atterrissage, le POTEZ a heurté une haie et a capoté et pris feu. Le passager, le général REDON, a été dégagé rapidement mais, malgré l'aide d'agriculteurs, le pilote a péri carbonisé.
Caractéristiques.
Dimensions :
- envergure : 13,10 m,
- longueur : 9,16 m,
- hauteur : 2,75 m,
- surface alaire : 22,95 m².
- 1 moteur Potez 8D-2,
- puissance totale : 450 ch.
- 4 mitrailleuses MAC de 7.5 mm, une mitrailleuse BROWNING de 12,7 mm, 4 missiles SS-10 ou 8 roquettes T10, ou 28 SNEB en 2 conteneurs de 7.
- masse à vide : 1 765 kg,
- en charge : 2 500 kg.
- vitesse maximale : 275 km/h,
- plafond pratique : 8 600 m,
- distance franchissable : 750 km,
- ascension : 330 m/s.
Plan.
Remerciements : André MOREL, Marc BONAS, Fabrice SAINT-ARROMAN.
Article d'Alain CROSNIER paru dans la revue "LE TRAIT D'UNION" d'octobre 2021. Avec l'aimable autorisation de cette dernière : www.bfab-tu.fr