LES PRÉMICES DE L'OBSERVATION D'ARTILLERIE
1934 - 1940
Le développement d’un aéronef de type autogire, nouveau pour l’époque, a permis de repenser les principes de l’observation d’artillerie et du réglage des tirs d’une batterie. Restait à définir qui, de l’armée de l’Air ou bien de l’armée de Terre, allait disposer de ces moyens aériens également nommés "observatoires volants"…
En septembre 1934, le commandant de l’Artillerie de la région de Paris a été chargé de suivre les essais des autogires LIORÉ & OLIVIER C.30 qui devaient prendre part aux manœuvres de Mourmelon. Son compte-rendu nous apprend que :
Au mois de juin 1935, " …en vue d’étudier les possibilités d’emploi de cet appareil comme appareil d’observation pour l’artillerie… ", il a été décidé de mettre à disposition un autogire auprès du cours pratique de tir d’artillerie.
À l’issue de cette expérimentation, le rapport de la direction de l’Artillerie dit en substance :
Au début du second conflit mondial et de la campagne de France, l’emploi d’aéronefs légers destinés à l’observation d’artillerie opposait toujours les armées de l’Air et de Terre. Ce différent a été développé dans l’ouvrage "La genèse du drame aérien de 1940" de J. HEBRARD, publié en 1946 et dont l’extrait peut être consulté ci-après :
En septembre 1934, le commandant de l’Artillerie de la région de Paris a été chargé de suivre les essais des autogires LIORÉ & OLIVIER C.30 qui devaient prendre part aux manœuvres de Mourmelon. Son compte-rendu nous apprend que :
- "…L’observateur de l’autogire peut saisir un objectif soit à vue directe, soit à la jumelle et le conserver sans fatigue, dans son champ visuel, pendant une dizaine de minutes. En même temps, l’appareil peut rester presque sur place et conserver la liaison par téléphonie sans fil avec un poste récepteur… L’autogire, capable d’atterrir presque partout, trouve toujours un terrain favorable d’atterrissage au voisinage du poste de commandement de l’autorité qui l’emploie… L’appareil est à même de remplir les missions d’artillerie actuellement confiées à l’aéroplane et au ballon. Cependant pour qu’il ne devienne pas la proie trop facile d’un chasseur ennemi, il sera bon de le maintenir environ mille mètres à l’intérieur des lignes amies… Il paraît certain que les missions d’artillerie seront mieux et plus aisément remplies par l’autogire que par un avion ordinaire…".
Au mois de juin 1935, " …en vue d’étudier les possibilités d’emploi de cet appareil comme appareil d’observation pour l’artillerie… ", il a été décidé de mettre à disposition un autogire auprès du cours pratique de tir d’artillerie.
À l’issue de cette expérimentation, le rapport de la direction de l’Artillerie dit en substance :
- " …dans la situation actuelle une formation d’artillerie n’a pas d’observation aérienne permanente. Elle dispose seulement d’un nombre très limité de missions d’avion tout à fait insuffisant pour ses besoins. Par ses aptitudes particulières à l’envol et à l’atterrissage sur terrain de faibles dimensions et du vol à faible vitesse, pas sa faible consommation, l’autogire paraît susceptible, s’il est mis complètement à la disposition d’une formation d’artillerie, de lui assurer toute la permanence d’observation aérienne compatible avec les conditions atmosphériques…".
- "…Je suis revenu de cette séance de tir avec la conviction absolue qu’une artillerie divisionnaire disposant d’autogires verrait l’efficacité augmenter dans une proportion considérable ; en rapidité, précision… C’est immédiatement qu’il faut former des pilotes et habituer tous les régiments d’artillerie au travail avec autogire… Quant aux observateurs, ils seront obligatoirement des artilleurs… Le ou les autogires devront faire partie intégrante de l'artillerie divisionnaire"…
Au début du second conflit mondial et de la campagne de France, l’emploi d’aéronefs légers destinés à l’observation d’artillerie opposait toujours les armées de l’Air et de Terre. Ce différent a été développé dans l’ouvrage "La genèse du drame aérien de 1940" de J. HEBRARD, publié en 1946 et dont l’extrait peut être consulté ci-après :
Malgré tout, à la fin de l’année 1939, les ayant considérés comme des aéronefs sans intérêt, l’armée de l’Air a cédé à l’armée de Terre ses autogires LIORE & OLIVIER C.30.
Les engins ainsi réceptionnés par l’armée de Terre ont été destinés aux sections d’observation d’artillerie restant à créer pour l’occasion. En complément, le centre d’instruction d’observation sur avions et autogires sous commandement Air (CIOAA) a été activé avec 25 C.30, à Sommesous (51). Entre février et mai 1940, avant son repli vers le Sud-Ouest, le centre a effectué 1 700 heures de vols d’instruction dont une partie au profit de pilotes de l’armée de Terre. Le commandant de ce centre a raconté cette aventure dans le numéro de février 1948 du magazine Les Ailes ; extrait reproduit ci-dessous :
Remerciements : Marc BONAS
Les engins ainsi réceptionnés par l’armée de Terre ont été destinés aux sections d’observation d’artillerie restant à créer pour l’occasion. En complément, le centre d’instruction d’observation sur avions et autogires sous commandement Air (CIOAA) a été activé avec 25 C.30, à Sommesous (51). Entre février et mai 1940, avant son repli vers le Sud-Ouest, le centre a effectué 1 700 heures de vols d’instruction dont une partie au profit de pilotes de l’armée de Terre. Le commandant de ce centre a raconté cette aventure dans le numéro de février 1948 du magazine Les Ailes ; extrait reproduit ci-dessous :
Remerciements : Marc BONAS
Autogire LIORÉ & OLIVIER C.30 n° 52 matricule F446 (photo X, collection Marc BONAS). À droite, Autogire LIORÉ & OLIVIER C.30 n° 6, matriculé 4, vu au centre d'instruction des observateurs d'Artillerie à Mailly/Sommesous, en février 1940 (photo SHAA - collection X).
Autogire LIORÉ & OLIVIER C.30 matriculé F- 416, avec le lieutenant-observateur GIROD ; à noter le numéro d'immatriculation masqué sur la dérive par la censure. Vu au centre d'instruction des observateurs d'Artillerie à Mailly/Sommesous en 1940 (photo SHAA - coll L. VIGUIER). À droite, autogire LIORÉ & OLIVIER C.30, sous un hangar du centre d'expériences aériennes militaires (BA 112 de Reims) ; un capitaine-observateur de la 1ère division légère mécanique (chars de combat), adjoint au commandant de l'escadrille de renseignement, s'entretient avec un sous-officier de l'armée de l'Air (photo SHAA - collection Frédéric LAFARGE - site Passion pour l'aviation - mai 2013).