HISTORIQUE DES UNITÉS DE L'ALAT DE 1946 À 1958
Initialement, l'aviation d'artillerie est formée par des pelotons isolés, mis à la disposition des unités d'Artillerie, au profit desquelles ils travaillent, et sont commandés par l'officier le plus ancien, qu'il soit aviateur ou artilleur. À la fin de la guerre, des nécessités de stationnement et d'entretien ont conduit à regrouper les appareils restants en quelques centres, dans des groupements d'aviation d'observation d'artillerie (GAOA), d'où sont détachés temporairement les avions nécessaires à l'exécution des manœuvres et écoles à feu, devant permettre ainsi une maintenance plus efficace et une utilisation plus rationnelle. En 1945, l'armée de l'Air, arguant en particulier de la reconstitution d'un ministère de l'Air, va chercher à mettre la main sur le matériel, demander à ce que les sections soient confiées à du personnel de l'Air et que le pilote soit obligatoirement chef à bord. Le personnel naviguant et les mécaniciens étant simplement prêtés à l'armée de Terre. Ces tiraillements entre les deux armées va provoquer durant de longs mois des tensions entre les états-majors et une situation catastrophique sur le terrain, risquant de susciter purement et simplement la disparition de l'aviation d'artillerie.
Le 23 août 1945, un compromis est signé, tenant compte des points de vue de l'armée de Terre et de l'armée de l'Air et des mesures de compression budgétaires prises à la fin des combats en Europe. L'organisation et l'emploi de l'aviation d'observation d'artillerie incombent à l'Artillerie. Les pilotes, les mécaniciens et les radios, ainsi que les avions, appartiennent à l'armée de l'Air.
En 1946, les éléments Air de l'aviation d'observation d'artillerie comprennent :
1) au cours pratique d'observation d'artillerie (CPOA) à Mayence :
- en France :
Le peloton d'aviation d'observation d'artillerie (CPOA) de France à Nancy (24 PIPER L-4H dont 19 disponibles) devient peloton d'aviation d'observation d'artillerie de Nancy en août 1946 (20 PIPER L-4H dont 18 disponibles), puis escadrille d'aviation d'observation d'artillerie (EAOA) en septembre et rassemblement des pelotons stationnés en France en janvier 1947. Il comprend alors 20 PIPER L-4H dont 6 disponibles.
En février 1947, l'ensemble des pelotons stationnés à Nancy forment le groupement d'aviation d'observation d'artillerie (GAOA) n° 1, ceux stationnés à Wackerheim forment le groupement d'aviation d'observation d'artillerie n° 2. Les pelotons du Maroc et d'Algérie deviennent respectivement escadrille d'aviation d'artillerie (EAA) du Maroc et peloton (PAA) d'Algérie.
En juin 1947, les dotations en matériel volant représentent environ les deux tiers des moyens théoriques du temps de paix. Le parc pourrait toutefois suffire pour les besoins de l'instruction si tout le matériel était en état, ce qui est loin d'être le cas, les unités ne disposant pratiquement que de 50 % à
75 % de leurs appareils en état de voler.
Par décision du 1er juillet 1947, l'armée de Terre prescrit le regroupement par territoire, des pelotons sur un même terrain et les place sous les ordres d'un même chef appartenant à l'armée de Terre. C'est ainsi que successivement sont créés les groupements d'aviation d'observation d'artillerie (GAOA), le n° 1 à Nancy, le GAOA n° 2 à Mayence, le GAOA n° 3 à Sétif, le GAOA n° 4 à Fès et le GAOA n° 5 à El Aouina. Le personnel Air est rattaché administrativement aux formations de l'armée de l'Air stationnées sur ces terrains.
En 1948, les PIPER L-4 du centre de Nancy sont stockés dans des conditions défectueuses et exposés à toutes les intempéries. Les avions à réparer sont parfois remplacés, après de longs délais, par des appareils aussi mal, sinon plus mal en point. Les aéronefs qui volent encore le doivent à l'initiative du colonel d'artillerie, commandant le cours pratique d'observation aérienne d'artillerie (CPOAA) à Finthen, qui, aidé par le service du Matériel de l'armée de Terre, a négocié auprès des autorités américaines l'achat de 100 moteurs.
Le 6 septembre 1948, une décision ministérielle signée R. MAYER (n° 89 EMGFA/1) précise que le personnel et le matériel de l'aviation légère d'observation d'artillerie (ALOA) fera désormais partie intégrante de l'armée de Terre (Artillerie). L'armée de l'Air étant chargée du contrôle des qualifications du personnel au point de vue technique aérienne, de la construction des matériels (études, fabrications, essais techniques) et des réparations en usine. L'armée de Terre fournissant les caractéristiques des appareils et devant procéder à leur expérimentation. Le budget de l'ALOA est intégralement à la charge de l'armée de Terre.
Le décret du 3 mars 1952 (n° 52-235) crée "au sein de l'armée de Terre, l'aviation légère d'observation d'artillerie (ALOA), chargée de la mise en œuvre des moyens légers nécessaires à l'Artillerie pour assurer l'observation et la conduite des tirs". Immédiatement applicable en métropole, en Allemagne et en Afrique du Nord et prévoyant une période transitoire de deux années, ce décret doit faire l'objet d'un arrêté particulier pour l'Indochine. En décembre un sixième GAOA est créé à Tarbes il est suivi par trois autres à la fin de l'année suivante à Satory, Dinan et Valence.
Le besoin de formation spécifique sur hélicoptères devenant de plus en plus pressant, le 1er groupe d'hélicoptères (GH n° 1) est créé en mai 1954 à Satory. Parallèlement, un autre groupe est formé en Indochine. Celui-ci va former lors de son arrivée en Algérie, le GH n° 2. Le GH n° 3, quant à lui est constitué, en mars 1956 à Fès.
Le 22 novembre 1954, l'instruction ministérielle n° 3687/EMA/IO créé le commandement de l'ALAT "dans le but de coordonner les doctrines d'instruction et d'emploi des formations de l'ALAT". Il est aussi "chargé d'assurer la préparation et l'entraînement technique de toutes les unités ALAT".
En novembre 1954 et janvier 1955, le GAOA n° 6 de Tarbes et le GAOA n° 9 de Valence envoient des détachements en Algérie et au Maroc pour renforcer l'action des GAOA n° 3 de Sétif et GAOA n° 4 de Fès qui ne pouvaient plus assurer seuls les nombreuses missions de maintien de l'ordre.
À partir d'avril-mai 1956, devant l'augmentation des besoins d'intervention en Algérie, tous les GAOA de France et d'Allemagne fournissent le personnel et le matériel nécessaires à la création d'un peloton avions au sein de chaque division.
En 1958, les GAOA changent de dénomination pour devenir groupe d'aviation légère de l'armée de Terre (GALAT).
Le 23 août 1945, un compromis est signé, tenant compte des points de vue de l'armée de Terre et de l'armée de l'Air et des mesures de compression budgétaires prises à la fin des combats en Europe. L'organisation et l'emploi de l'aviation d'observation d'artillerie incombent à l'Artillerie. Les pilotes, les mécaniciens et les radios, ainsi que les avions, appartiennent à l'armée de l'Air.
En 1946, les éléments Air de l'aviation d'observation d'artillerie comprennent :
1) au cours pratique d'observation d'artillerie (CPOA) à Mayence :
- 1 officier supérieur adjoint au commandant du CPOA et chef des éléments Air de l'AOA en France, Afrique du Nord et Allemagne,
- une section administrative chargée de la gestion du personnel Air et de la comptabilité technique du matériel Air mis à la disposition de l'AOA,
- une section de réparations et de ravitaillement,
- une escadrille du CPOA avec 20 appareils.
- en France :
- 3 pelotons de deux sections à deux appareils, soit 12 avions à la disposition des éléments de la 1ère DB et des éléments divisionnaires d'infanterie n° 1 et n° 2,
- 2 pelotons de deux sections à deux appareils, soit 8 avions à la disposition de deux régiments d'artillerie lourde (25e et 33e RA).
- 1 peloton de trois sections à deux appareils soit 6 avions à la disposition des unités d'artillerie du Maroc (64e RAA),
- 1 peloton de trois sections à deux appareils soit 6 avions à la disposition des unités d'artillerie d'Algérie (61e RA).
- 2 pelotons de deux sections à deux appareils soit 8 avions à la disposition des éléments divisionnaires d'infanterie n° 3 et n° 4,
- 2 pelotons de deux sections à deux appareils soit 8 avions à la disposition de deux régiments d'artillerie lourde (1er et 2e RAL),
- 1 peloton de trois sections à deux appareils soit 6 avions à la disposition de la 5e DB.
- 1 peloton de trois sections de deux appareils soit 6 avions à la disposition de la 9e DIC.
Le peloton d'aviation d'observation d'artillerie (CPOA) de France à Nancy (24 PIPER L-4H dont 19 disponibles) devient peloton d'aviation d'observation d'artillerie de Nancy en août 1946 (20 PIPER L-4H dont 18 disponibles), puis escadrille d'aviation d'observation d'artillerie (EAOA) en septembre et rassemblement des pelotons stationnés en France en janvier 1947. Il comprend alors 20 PIPER L-4H dont 6 disponibles.
En février 1947, l'ensemble des pelotons stationnés à Nancy forment le groupement d'aviation d'observation d'artillerie (GAOA) n° 1, ceux stationnés à Wackerheim forment le groupement d'aviation d'observation d'artillerie n° 2. Les pelotons du Maroc et d'Algérie deviennent respectivement escadrille d'aviation d'artillerie (EAA) du Maroc et peloton (PAA) d'Algérie.
En juin 1947, les dotations en matériel volant représentent environ les deux tiers des moyens théoriques du temps de paix. Le parc pourrait toutefois suffire pour les besoins de l'instruction si tout le matériel était en état, ce qui est loin d'être le cas, les unités ne disposant pratiquement que de 50 % à
75 % de leurs appareils en état de voler.
Par décision du 1er juillet 1947, l'armée de Terre prescrit le regroupement par territoire, des pelotons sur un même terrain et les place sous les ordres d'un même chef appartenant à l'armée de Terre. C'est ainsi que successivement sont créés les groupements d'aviation d'observation d'artillerie (GAOA), le n° 1 à Nancy, le GAOA n° 2 à Mayence, le GAOA n° 3 à Sétif, le GAOA n° 4 à Fès et le GAOA n° 5 à El Aouina. Le personnel Air est rattaché administrativement aux formations de l'armée de l'Air stationnées sur ces terrains.
En 1948, les PIPER L-4 du centre de Nancy sont stockés dans des conditions défectueuses et exposés à toutes les intempéries. Les avions à réparer sont parfois remplacés, après de longs délais, par des appareils aussi mal, sinon plus mal en point. Les aéronefs qui volent encore le doivent à l'initiative du colonel d'artillerie, commandant le cours pratique d'observation aérienne d'artillerie (CPOAA) à Finthen, qui, aidé par le service du Matériel de l'armée de Terre, a négocié auprès des autorités américaines l'achat de 100 moteurs.
Le 6 septembre 1948, une décision ministérielle signée R. MAYER (n° 89 EMGFA/1) précise que le personnel et le matériel de l'aviation légère d'observation d'artillerie (ALOA) fera désormais partie intégrante de l'armée de Terre (Artillerie). L'armée de l'Air étant chargée du contrôle des qualifications du personnel au point de vue technique aérienne, de la construction des matériels (études, fabrications, essais techniques) et des réparations en usine. L'armée de Terre fournissant les caractéristiques des appareils et devant procéder à leur expérimentation. Le budget de l'ALOA est intégralement à la charge de l'armée de Terre.
Le décret du 3 mars 1952 (n° 52-235) crée "au sein de l'armée de Terre, l'aviation légère d'observation d'artillerie (ALOA), chargée de la mise en œuvre des moyens légers nécessaires à l'Artillerie pour assurer l'observation et la conduite des tirs". Immédiatement applicable en métropole, en Allemagne et en Afrique du Nord et prévoyant une période transitoire de deux années, ce décret doit faire l'objet d'un arrêté particulier pour l'Indochine. En décembre un sixième GAOA est créé à Tarbes il est suivi par trois autres à la fin de l'année suivante à Satory, Dinan et Valence.
Le besoin de formation spécifique sur hélicoptères devenant de plus en plus pressant, le 1er groupe d'hélicoptères (GH n° 1) est créé en mai 1954 à Satory. Parallèlement, un autre groupe est formé en Indochine. Celui-ci va former lors de son arrivée en Algérie, le GH n° 2. Le GH n° 3, quant à lui est constitué, en mars 1956 à Fès.
Le 22 novembre 1954, l'instruction ministérielle n° 3687/EMA/IO créé le commandement de l'ALAT "dans le but de coordonner les doctrines d'instruction et d'emploi des formations de l'ALAT". Il est aussi "chargé d'assurer la préparation et l'entraînement technique de toutes les unités ALAT".
En novembre 1954 et janvier 1955, le GAOA n° 6 de Tarbes et le GAOA n° 9 de Valence envoient des détachements en Algérie et au Maroc pour renforcer l'action des GAOA n° 3 de Sétif et GAOA n° 4 de Fès qui ne pouvaient plus assurer seuls les nombreuses missions de maintien de l'ordre.
À partir d'avril-mai 1956, devant l'augmentation des besoins d'intervention en Algérie, tous les GAOA de France et d'Allemagne fournissent le personnel et le matériel nécessaires à la création d'un peloton avions au sein de chaque division.
En 1958, les GAOA changent de dénomination pour devenir groupe d'aviation légère de l'armée de Terre (GALAT).
Alignement impeccable de PIPER L-18C, en 1954 (photo Lucien BAUCHERON).