RÉCIT DE MAX POLGE DE L'ESCADRILLE D'HÉLICOPTÈRES OPÉRATIONNELS N° 1 DU GH N° 2
Ahmar Khadou, c'est le djebel mythique d’Algérie pour les quelques pilotes de BANANE qui y ont héliporté leurs commandos, ou qui y ont largué du ravitaillement aux troupes engagées au sol. Bien sûr, ce n'est pas le seul, d’autres noms interpellent notre imagination et nos souvenirs : par exemple le djebel Chelia, le plus haut d’Algérie. Au nord, le Babor et le Ta Babor, le Djurdjura, la vallée de la Soummam, les Portes de fer, Redjas, El Milia, Colo, etc.
Mais l’aérologie du djebel Ahmar Khadou, barre rocheuse, à près de 2 000 mètres d'altitude, son exposition aux vents chauds du désert tout proche, la zone de poser se faisant coté nord, côté falaise, dans une zone de turbulences et de vents rabattants, en font un endroit unique. Impossible de se poser sur la face sud, elle était à la verticale de la crête, telle une falaise.
En mars 1961, l’EHO 1 du GH n° 2, a participé à une grosse opération dans ce secteur. De nombreux héliportages y eurent lieu, autant sur la crête qu'à mi-pente du versant nord, avec cette aérologie capricieuse et quasi aucun terrain propice à un poser normal.
Je devais poser du matériel destiné au PC du colonel commandant un régiment de paras engagé dans cette opération. Ce PC se situait sur la pente nord. Arrivé sur zone, je cherchais un endroit "posâble". Hélas, rien de correct, à part une bosse arrondie, plus ou moins plate, placée au-dessus d’un lieu occupé par des soldats qui semblaient y installer des postes radio avec de longues antennes. Voyant que je pouvais me poser convenablement en évitant les antennes, je décidais d’y aller. Naturellement un gros bi-rotors, ça ventile et j’ai envoyé un sacré nuage sur les gus du dessous. Evidemment, les dits gus eurent une réaction inamicale, et moi, conscient qu’ils n’avaient pas à se mettre si près de la seule zone de poser possible, j’ai répondu par un beau bras d’honneur. L’hélicoptère déchargé, nous retournons à notre base temporaire. Là, mon commandant d’escadrille, le capitaine GOUYON, me demande ce que j’ai fait au colonel B...d ? Ce colonel est un grand soldat, très célèbre dans l’armée, un meneur d’hommes. Comme je ne l’ai pas vu, je réponds n'en savoir rien, et suis même étonné qu'il se plaigne de moi. C'est alors que j’ai repensé à ma réponse peu respectueuse. Heureusement, l’affaire en est restée là et il n’y eu pas de suites me concernant.
Le 17 mars 1961, opération ravitaillement de troupes engagées au combat, manquant de vivres et surtout d’eau (il faisait très chaud, et les hommes avaient beaucoup marché). Hélas, là aussi un relief escarpé, et les amis se trouvaient dans un talweg encaissé, très pentu. Nous avons dû faire de nombreux passages, en larguant à chaque fois des colis de plusieurs mètres. Ce qui ne se faisait pas sans casse, surtout les touques d’eau en fer blanc, qui éclataient à l’impact. Le largueur essayait bien de viser les buissons pour amortir la chute mais avec peu de résultat.
La grosse difficulté de ce djebel consistait en son relief très compliqué ne permettant pas de poser facilement nos BANANE en toute sécurité, et surtout à une aérologie instable. Si nous avions eu les ALOUETTE III ! Enfin, il fallait faire avec les moyens que nous possédions à cette époque. Ainsi nous avons fait.
Max POLGE (ancien du GH n° 2)
Mais l’aérologie du djebel Ahmar Khadou, barre rocheuse, à près de 2 000 mètres d'altitude, son exposition aux vents chauds du désert tout proche, la zone de poser se faisant coté nord, côté falaise, dans une zone de turbulences et de vents rabattants, en font un endroit unique. Impossible de se poser sur la face sud, elle était à la verticale de la crête, telle une falaise.
En mars 1961, l’EHO 1 du GH n° 2, a participé à une grosse opération dans ce secteur. De nombreux héliportages y eurent lieu, autant sur la crête qu'à mi-pente du versant nord, avec cette aérologie capricieuse et quasi aucun terrain propice à un poser normal.
Je devais poser du matériel destiné au PC du colonel commandant un régiment de paras engagé dans cette opération. Ce PC se situait sur la pente nord. Arrivé sur zone, je cherchais un endroit "posâble". Hélas, rien de correct, à part une bosse arrondie, plus ou moins plate, placée au-dessus d’un lieu occupé par des soldats qui semblaient y installer des postes radio avec de longues antennes. Voyant que je pouvais me poser convenablement en évitant les antennes, je décidais d’y aller. Naturellement un gros bi-rotors, ça ventile et j’ai envoyé un sacré nuage sur les gus du dessous. Evidemment, les dits gus eurent une réaction inamicale, et moi, conscient qu’ils n’avaient pas à se mettre si près de la seule zone de poser possible, j’ai répondu par un beau bras d’honneur. L’hélicoptère déchargé, nous retournons à notre base temporaire. Là, mon commandant d’escadrille, le capitaine GOUYON, me demande ce que j’ai fait au colonel B...d ? Ce colonel est un grand soldat, très célèbre dans l’armée, un meneur d’hommes. Comme je ne l’ai pas vu, je réponds n'en savoir rien, et suis même étonné qu'il se plaigne de moi. C'est alors que j’ai repensé à ma réponse peu respectueuse. Heureusement, l’affaire en est restée là et il n’y eu pas de suites me concernant.
Le 17 mars 1961, opération ravitaillement de troupes engagées au combat, manquant de vivres et surtout d’eau (il faisait très chaud, et les hommes avaient beaucoup marché). Hélas, là aussi un relief escarpé, et les amis se trouvaient dans un talweg encaissé, très pentu. Nous avons dû faire de nombreux passages, en larguant à chaque fois des colis de plusieurs mètres. Ce qui ne se faisait pas sans casse, surtout les touques d’eau en fer blanc, qui éclataient à l’impact. Le largueur essayait bien de viser les buissons pour amortir la chute mais avec peu de résultat.
La grosse difficulté de ce djebel consistait en son relief très compliqué ne permettant pas de poser facilement nos BANANE en toute sécurité, et surtout à une aérologie instable. Si nous avions eu les ALOUETTE III ! Enfin, il fallait faire avec les moyens que nous possédions à cette époque. Ainsi nous avons fait.
Max POLGE (ancien du GH n° 2)