FORCE INTÉRIMAIRE DES NATIONS UNIES AU LIBAN
(FINUL)
En mars 1978, à la suite des opérations de police israéliennes lancées dans le Sud-Liban, le conseil de sécurité de l'organisation des Nations unies (ONU) vote une résolution créant la force intérimaire des Nations unies pour le Liban, ou FINUL (UNIFIL en anglais).
Cette force de l'ONU a pour mission première d'occuper le terrain après le retrait prévu des éléments israéliens, puis de rétablir et de maintenir la paix, tout en facilitant le retour des autorités officielles libanaises au Sud-Liban. C'est un général ghanéen, assisté par un général français, qui commande cette force, qui va rapidement compter six mille hommes fournis par un certain nombre de pays membres de cette organisation. Le contingent français est un des premiers à rallier le Moyen-Orient. Trois compagnies de combat et une compagnie de commandement et des services du 3e RPIMa de Carcassonne et un escadron d'AML 60 et 90 du RICM (régiment d’infanterie chars de marine) de Vannes, constituent la force vive du bataillon français. Les premiers éléments du 3e RPIMa arrivent à Beyrouth à l'aube du 23 mars à bord d'un Boeing 727 d'Air France. Cet appareil est suivi du DOUGLAS DC-8-62 CF (46043) "Fox Delta" de l'escadron de transport 3/60 "Estérel" du COTAM chargé de véhicules légers appartenant au régiment et déjà peints en blanc. Quelques heures plus tard se posent plusieurs C-160 TRANSALL de la 61e escadre de transport aux soutes remplies de matériel lourd (notamment : groupes électrogènes, cuisines, roulantes...). Ces premiers éléments du 3e RPIMa se portent aussitôt dans la région de Tyr au Sud-Liban. Le 28, le régiment est au complet. Il occupe la caserne abandonnée de Tyr et installe ses compagnies dans des postes retranchés, au sud de la rivière Litani, entre les positions arabes et israéliennes. Parallèlement, d'autres unités françaises à vocation très diverses, Génie, Train, Matériel, commandement et services, etc..., rejoignent le Liban et forment le 420e détachement de soutien logistique. Le détachement ALAT. Parallèlement à l'envoi de matériel terrestre, la France décide également de dépêcher au Liban un petit détachement d'hélicoptères de l'ALAT. Ce détachement est fort d'une quinzaine de personnels provenant du 6e RHC et du 6e DSALAT de Compiègne. Placé sous le commandement du capitaine MAITROT, avec l'adjudant-chef PANDOLFI pour adjoint, il compte trois autres pilotes : les maréchaux des logis-chefs ROYER, MUSSET et MENICUCCI. La maintenance, sous les ordres de l’adjudant HENRY comprend :
Les hélicoptères composant l'élément volant du détachement sont au nombre de trois. Ce sont des ALOUETTE II, numéros 2058, 2152 et 2164, à turbine ASTAZOU, provenant de l'EHA du 6e RHC. Le jeudi 23 mars à 17 heures ces personnels quittent la base de Margny-lès-Compiègne à bord de deux SA330 PUMA de l'EHM, ils sont transportés à Orly, où ils embarquent à bord d'un Boeing 747 d'Air France à destination de Toulouse, où les rejoignent les deux dernières compagnies de combat du 3e RPIMa. Bérets bleus et bérets rouges se posent à Beyrouth le 24 mars à 18 heures. Ce même jour les trois ALOUETTE II (pales démontées) destinées à la FINUL sont embarquées dans un DOUGLAS DC-10, de la compagnie hollandaise Martinair, loué pour la circonstance. Elles sont débarquées sur l'aéroport de Beyrouth le samedi 25. Après remontage et vérifications, le premier vol technique est effectué le 26 sur l'aéronef n° 2152. Initialement stationné sur l'aéroport international de Beyrouth, le DETALAT s’installe sur Hâris au Sud-Liban, petit village des hauteurs situé à équidistance de la côte et de la frontière israélienne. Les hélicoptères légers remplissent leurs missions d'aide au commandement qui leur sont fixées par la commandement militaire des Nations unies au Liban, ainsi que les missions de liaison sur Tyr et sur Beyrouth, en longeant les côtes à 4 km en mer, afin d'éviter les tirs d'armes intempestifs des deux camps. Les ALOUETTE II sont également utilisées pour les évacuations sanitaires sur les hôpitaux de la région (Beyrouth, Haïfa et Naqoura). Au total 50 EVASAN, dont 10 de nuit avec un seul pilote à bord, sont exécutées au profit des combattants au sol, la plupart dans des conditions difficiles. C'est d'ailleurs pour avoir mené une évacuation sanitaire de nuit, sous le feu d'armes automatiques, lors de l'attaque de la caserne de Tyr le 02 mai 1978, que le maréchal des logis-chef MUSSET est cité, plus tard, à l'ordre de la brigade. La mission du DETALAT de la FINUL prend fin au cours de la quatrième semaine de septembre. Les personnels sont rapatriés le 29 par Boeing 747 d'Air France vers Roissy-Charles de Gaulle. Les trois hélicoptères sont embarqués dans un Boeing 727 "pélican" d'Air France à destination d'Orly et le matériel roulant rentrant, lui, par bateau à bord du paquebot civil LÉON-RÉ qui touche Marseille à la mi-octobre. Source. AIR FAN de février 1982, d’après un article d'Alain CROSNIER, et Daniel MAILLARD. |
Logo du DETALAT FINUL de 32.2 mm * 18.6 cm imprimé sur tee-shirt (photo Dominique MUSSET).