DETALAT MANDAT N° 1 DE LA FORPRONU
(du 08 octobre 1992 au 14 mai 1993)
Le 14 septembre 1992, la résolution n° 776 du conseil de sécurité de l’ONU crée la FORPRONU 2 en Bosnie-Herzégovine. Cette force a pour mission de protéger les convois humanitaires du haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (UNHCR). Un détachement du 3e RHC (14/85/55) avec cinq PUMA et quatre GAZELLE est aussitôt mis en alerte, au début du mois d'octobre. Trois officiers précurseurs, aux ordres du lieutenant-colonel RICHARD, arrivent à Belgrade le 10 octobre pour étudier les possibilités d'implantation et ébaucher les missions qui pourraient être confiées au détachement. Le même jour, un détachement routier "Harpon" aux ordres du capitaine DAYMA (7/12/10), part d’Étain. Il embarque, à Toulon, à bord du TCD "La Foudre", deux jours plus tard et débarque le 14 dans le port de Rijeka, en Croatie. Le 17, il fait mouvement sur le 403e BSL de Zagreb et le 27, il part sur Split. Entre temps, le 23, le lieutenant-colonel RICHARD s'est déplacé à Paris pour proposer à l'état-major des armées l'implantation du détachement à Split. La proposition est acceptée.
Le 28 octobre, le gros du détachement routier part d’Étain aux ordres du chef d'escadron MASSON (7/54/45). Il embarque à bord du TCD "La Foudre", à Toulon, le 1er novembre. Le 4, il débarque à Split et le DETALAT se regroupe sur la base aérienne croate de Divulje.
Le 26 novembre est marqué par l'arrivée sur la base de Divulje (Split), via l'Italie, du détachement aérien de neuf appareils.
Début décembre, le détachement, sous les ordres du lieutenant-colonel RICHARD, comprend 160 personnes (16/89/55) avec cinq PUMA, deux GAZELLE SA341 canon et deux SA342 M. Le 2 décembre, les premiers vols opérationnels débutent dans l'espace aérien croate.
Mi-décembre, le DETALAT est alors constitué par :
Le premier vol opérationnel en Bosnie-Herzégovine a lieu le 9 janvier. Il s'agit d'une évacuation sanitaire avec un PUMA de Caplijna à Split.
Le 5 mars, à l'occasion d'une mission aérienne sur Kiselja et Tuzla, en Bosnie, au profit du général MORILLON et de son état-major, le lieutenant-colonel RICHARD rencontre le colonel Hosim SADEC, du deuxième corps d'Armée bosniaque et le colonel Meyludin BESIC, commandant la base de Dubrave, pour définir les règles de vol sur l'itinéraire Kakanj-Tuzla.
Le détachement est mis en alerte le 13 mars et se prépare à l'envoi de quatre PUMA et autant de GAZELLE pour une mission d'évacuation de 150 à 200 blessés civils hors de la poche de Srebrenica. Le lendemain, une liaison sur le TCD "La Foudre" permet de récupérer une équipe médicale. Parallèlement, un convoi routier, composé de moyens de dépannage et de ravitaillement, fait route vers Kiseljak. Il est pris à partie à l'arme légère au nord de Mostar, mais il ne déplore aucune perte humaine ou matérielle. Le lendemain, le convoi poursuit sa route vers Tuzla, au nord de la Bosnie.
Le 21, une mission aérienne sur Tuzla y dépose une équipe de transmissions et 2,3 tonnes de vivres destinées à ravitailler la population civile de Srebrenica.
Le 23, cinq PUMA et deux GAZELLE décollent de Split pour Tuzla, pour se prépositionner. Ils sont accompagnés par trois appareils britanniques. L'effectif engagé est de 11/39/20. Le lendemain, une formation de quatre PUMA, aux ordres du capitaine SAINT-JEAN, rejoint le terrain de sport de Zvornick pour faire contrôler ses appareils par les forces serbes avant de pénétrer dans l'enclave de Srebrenica. Une partie des personnels est refoulée par les serbes puis évacuée vers Tuzla par un PUMA. Pendant ce vol, l'appareil est pris sous les tirs de mortier et d'armes automatiques. Les trois PUMA restant poursuivent leur mission sur Srebrenica où ils déposent le lieutenant-colonel RICHARD et un sous-officier transmetteur. Ils rapatrient ensuite 29 blessés civils à destination de Tuzla. Pendant l'opération, la position est bombardée, faisant deux blessés parmi les forces de l'ONU, provoquant l'annulation de la mission. Un SEA-KING britannique évacue par hélitreuillage les blessés ainsi que le lieutenant-colonel RICHARD et le sous-officier transmetteur, ils sont déposés à Tuzla où, dès leur arrivée, ils sont à nouveau bombardés. Un obus touche le poste de commandement.
Le 28 mars, l'aire de stationnement des hélicoptères à Tuzla est bombardée. Un PUMA est touché au sol alors que les équipages s’apprêtent à décoller. Il est alors décidé de renvoyer sur Split les appareils engagés à Tuzla, mais le terrain de soutien avancé reste activé dans l'hypothèse d'une nouvelle mission. Le 31, lors d'une liaison aérienne sur Kiseljak, le détachement effectue sa millième heure de vol depuis son arrivée.
Le 4 avril, le terrain de soutien avancé de Tuzla est désactivé. Le 12, sur la base de Divulje, a lieu une cérémonie de remise de décoration des Nations unies pour l'opération de la FORPRONU à l'ensemble du détachement.
Le 14 avril, un élément avancé routier est mis en place à Kakanj, en prévision d'une reprise de l'évacuation de Srebrenica, toujours encerclée par les forces de l'armée serbe de Bosnie. Cet élément se déplace à Tuzla, le 17, mais la mission d'évacuation de Srebrenica, planifiée avec cinq PUMA et deux GAZELLE, est annulée en raison des conditions météorologiques.
Enfin, le 18 avril, une opération d'évacuation, menée sur Srebrenica, permet le transport de 133 blessés sur Tuzla. Opération reprise la journée du lendemain, durant laquelle 351 blessés sont transportés. Les moyens aériens engagés reviennent à Split, le 20.
Deux PUMA transportent le chef d'état-major de la division ainsi qu'une délégation serbe dans la ville de Srebrenica, le 21 avril, et procèdent à l'évacuation de 32 blessés. Quatre jours plus tard, une opération, avec cinq PUMA et deux GAZELLE, transportant une délégation du conseil de sécurité de l'ONU, permet l’évacuation de 167 blessés bosniaques ainsi que de quatre militaires canadiens blessés par l'explosion de leur véhicule sur une mine antichar. Le convoi routier de Tuzla retourne sur Divulje le 27. Il est pris à partie par un tir de mortier à Tarcin.
Début mai arrivent les éléments précurseurs du détachement de relève, aux ordres du lieutenant-colonel ROSSIGNOL, en provenance du 6e RHC.
Le 12 mai, une opération d'évacuation de la ville de Zepa, encerclée par les forces serbes, mettant en oeuvre cinq PUMA et deux GAZELLE, est engagée. Après de longues négociations avec les autorités serbes, deux rotations d'hélicoptères permettent d'évacuer 37 blessés bosniaques de Zepa et un militaire canadien de Srebrenica. Pendant le vol de retour, la formation est prise à partie à l'arme légère. Un PUMA est touché. L'équipage parvient à poser l'appareil, rejoint par les autres aéronefs. Dès le poser, ils sont encerclés par des éléments croates, en état d'ébriété avancé, qui ouvrent le feu. Après plus d'une heure de négociations, l'ensemble de la formation peut redécoller de nuit pour Split. La patrouille du lieutenant-colonel MASSON, retardée sur la zone est prise sous le feu d'armes automatiques quelques instants après le décollage. Heureusement, l'ensemble de la formation réussit à se regrouper à Split, sans trop de mal, à 21 heures 30.
Enfin, le 14 mai, c'est la fin du premier mandat du DETALAT de la division de Bosnie-Herzégovine. Un détachement du 6e RHC (18/108/97) prend la relève du 3e RHC, pour le 2e mandat.
Remerciements.
Fabrice HENRARD.
Le 28 octobre, le gros du détachement routier part d’Étain aux ordres du chef d'escadron MASSON (7/54/45). Il embarque à bord du TCD "La Foudre", à Toulon, le 1er novembre. Le 4, il débarque à Split et le DETALAT se regroupe sur la base aérienne croate de Divulje.
Le 26 novembre est marqué par l'arrivée sur la base de Divulje (Split), via l'Italie, du détachement aérien de neuf appareils.
Début décembre, le détachement, sous les ordres du lieutenant-colonel RICHARD, comprend 160 personnes (16/89/55) avec cinq PUMA, deux GAZELLE SA341 canon et deux SA342 M. Le 2 décembre, les premiers vols opérationnels débutent dans l'espace aérien croate.
Mi-décembre, le DETALAT est alors constitué par :
- état-major (10/6/2) commandé par le lieutenant-colonel Jean Robert RICHARD,
- ECS (2/35/56) commandée par le capitaine Marc LOCATELLI,
- ESR (1/26/27) commandée par le capitaine Serge IOCHEM,
- EHL (2/13/2) commandée par le capitaine Pascal CAVATORE,
- EHM (2/17/2) commandée par le capitaine Guillaume SAINT-JEAN.
Le premier vol opérationnel en Bosnie-Herzégovine a lieu le 9 janvier. Il s'agit d'une évacuation sanitaire avec un PUMA de Caplijna à Split.
Le 5 mars, à l'occasion d'une mission aérienne sur Kiselja et Tuzla, en Bosnie, au profit du général MORILLON et de son état-major, le lieutenant-colonel RICHARD rencontre le colonel Hosim SADEC, du deuxième corps d'Armée bosniaque et le colonel Meyludin BESIC, commandant la base de Dubrave, pour définir les règles de vol sur l'itinéraire Kakanj-Tuzla.
Le détachement est mis en alerte le 13 mars et se prépare à l'envoi de quatre PUMA et autant de GAZELLE pour une mission d'évacuation de 150 à 200 blessés civils hors de la poche de Srebrenica. Le lendemain, une liaison sur le TCD "La Foudre" permet de récupérer une équipe médicale. Parallèlement, un convoi routier, composé de moyens de dépannage et de ravitaillement, fait route vers Kiseljak. Il est pris à partie à l'arme légère au nord de Mostar, mais il ne déplore aucune perte humaine ou matérielle. Le lendemain, le convoi poursuit sa route vers Tuzla, au nord de la Bosnie.
Le 21, une mission aérienne sur Tuzla y dépose une équipe de transmissions et 2,3 tonnes de vivres destinées à ravitailler la population civile de Srebrenica.
Le 23, cinq PUMA et deux GAZELLE décollent de Split pour Tuzla, pour se prépositionner. Ils sont accompagnés par trois appareils britanniques. L'effectif engagé est de 11/39/20. Le lendemain, une formation de quatre PUMA, aux ordres du capitaine SAINT-JEAN, rejoint le terrain de sport de Zvornick pour faire contrôler ses appareils par les forces serbes avant de pénétrer dans l'enclave de Srebrenica. Une partie des personnels est refoulée par les serbes puis évacuée vers Tuzla par un PUMA. Pendant ce vol, l'appareil est pris sous les tirs de mortier et d'armes automatiques. Les trois PUMA restant poursuivent leur mission sur Srebrenica où ils déposent le lieutenant-colonel RICHARD et un sous-officier transmetteur. Ils rapatrient ensuite 29 blessés civils à destination de Tuzla. Pendant l'opération, la position est bombardée, faisant deux blessés parmi les forces de l'ONU, provoquant l'annulation de la mission. Un SEA-KING britannique évacue par hélitreuillage les blessés ainsi que le lieutenant-colonel RICHARD et le sous-officier transmetteur, ils sont déposés à Tuzla où, dès leur arrivée, ils sont à nouveau bombardés. Un obus touche le poste de commandement.
Le 28 mars, l'aire de stationnement des hélicoptères à Tuzla est bombardée. Un PUMA est touché au sol alors que les équipages s’apprêtent à décoller. Il est alors décidé de renvoyer sur Split les appareils engagés à Tuzla, mais le terrain de soutien avancé reste activé dans l'hypothèse d'une nouvelle mission. Le 31, lors d'une liaison aérienne sur Kiseljak, le détachement effectue sa millième heure de vol depuis son arrivée.
Le 4 avril, le terrain de soutien avancé de Tuzla est désactivé. Le 12, sur la base de Divulje, a lieu une cérémonie de remise de décoration des Nations unies pour l'opération de la FORPRONU à l'ensemble du détachement.
Le 14 avril, un élément avancé routier est mis en place à Kakanj, en prévision d'une reprise de l'évacuation de Srebrenica, toujours encerclée par les forces de l'armée serbe de Bosnie. Cet élément se déplace à Tuzla, le 17, mais la mission d'évacuation de Srebrenica, planifiée avec cinq PUMA et deux GAZELLE, est annulée en raison des conditions météorologiques.
Enfin, le 18 avril, une opération d'évacuation, menée sur Srebrenica, permet le transport de 133 blessés sur Tuzla. Opération reprise la journée du lendemain, durant laquelle 351 blessés sont transportés. Les moyens aériens engagés reviennent à Split, le 20.
Deux PUMA transportent le chef d'état-major de la division ainsi qu'une délégation serbe dans la ville de Srebrenica, le 21 avril, et procèdent à l'évacuation de 32 blessés. Quatre jours plus tard, une opération, avec cinq PUMA et deux GAZELLE, transportant une délégation du conseil de sécurité de l'ONU, permet l’évacuation de 167 blessés bosniaques ainsi que de quatre militaires canadiens blessés par l'explosion de leur véhicule sur une mine antichar. Le convoi routier de Tuzla retourne sur Divulje le 27. Il est pris à partie par un tir de mortier à Tarcin.
Début mai arrivent les éléments précurseurs du détachement de relève, aux ordres du lieutenant-colonel ROSSIGNOL, en provenance du 6e RHC.
Le 12 mai, une opération d'évacuation de la ville de Zepa, encerclée par les forces serbes, mettant en oeuvre cinq PUMA et deux GAZELLE, est engagée. Après de longues négociations avec les autorités serbes, deux rotations d'hélicoptères permettent d'évacuer 37 blessés bosniaques de Zepa et un militaire canadien de Srebrenica. Pendant le vol de retour, la formation est prise à partie à l'arme légère. Un PUMA est touché. L'équipage parvient à poser l'appareil, rejoint par les autres aéronefs. Dès le poser, ils sont encerclés par des éléments croates, en état d'ébriété avancé, qui ouvrent le feu. Après plus d'une heure de négociations, l'ensemble de la formation peut redécoller de nuit pour Split. La patrouille du lieutenant-colonel MASSON, retardée sur la zone est prise sous le feu d'armes automatiques quelques instants après le décollage. Heureusement, l'ensemble de la formation réussit à se regrouper à Split, sans trop de mal, à 21 heures 30.
Enfin, le 14 mai, c'est la fin du premier mandat du DETALAT de la division de Bosnie-Herzégovine. Un détachement du 6e RHC (18/108/97) prend la relève du 3e RHC, pour le 2e mandat.
Remerciements.
Fabrice HENRARD.
DETALAT rassemblé (photos Fabrice HENRARD).
La base aéronavale de Divulje. Les PUMA français y côtoient les SEA KING du 845 Sqdn de la Royal Navy britannique (photo X, collection Christian Malcros). À droite, arrivée des neuf appareils du DETALAT, le 26 novembre 1992 (photo Fabrice HENRARD).
De l'autre côté de la baie, la ville de Split (photo X, collection Christian Malcros).
Fanion des EVAT du DETALAT : BCH HENRARD, BCH FERRARI, BG MORSELLI, BG BRUNNER, BCH LEFEUVRE, BG LAURENT et 1ère classe JACQUES (photo Fabrice HENRARD).