OPÉRATION SANTAL
(de septembre à novembre 1999)
Lointaine contrée du Pacifique, l’île du Timor fut partagée en 1859, après des années de guérilla, entre la Hollande et le Portugal. À l’issue du second conflit mondial, le Timor occidental hollandais devient partie intégrante de l’Indonésie. En 1975, cette dernière envahit le Timor oriental qui, administré de très loin par le Portugal, souhaite accéder à l’indépendance.
Après 25 années d’occupation indonésienne, un référendum d’autodétermination donne la victoire aux indépendantistes le 30 août 1999. C’est alors qu’éclate une vague d’exactions, de destructions et de violents affrontements organisés par des milices anti-indépendantistes. La crise humanitaire et sécuritaire qui se déclenche conduit le conseil de sécurité de l’ONU à voter la résolution 1264, sous chapitre 7, appelant la mise en place immédiate d’une force multinationale pour rétablir paix et sécurité au Timor oriental. L’International Force for East Timor (INTERFET), commandée par le major-général australien COSGROVE, commence à se déployer le 20 septembre 1999 par la mer : britanniques, américains, portugais sont rapidement rejoints par les australiens, les néo-zélandais et les premiers français de l’opération SANTAL, en allusion au bois éponyme dont l’exploitation fût l’une des raisons de la colonisation portugaise de l’île. Le 3e RHC est désigné par la 4e BAM pour armer l’ossature du détachement HM qui sera déployé sur le TCD SIROCO et intégré à l’opération SANTAL. Le 14 septembre, avec un préavis de 3 jours, les ordres tombent. Aux ordres du CNE CAZALAA, CDU de la 1ère EHM du 3e RHC, le détachement ALAT SANTAL composé de 3 PUMA (n° 1222, n° 1062 et n° 1190) et de 25 personnels en provenance de 5 unités différentes (3e RHC, 1er RHC, 5e RHC, 3e RMAT, 6e RMAT), rejoint le TCD SIROCO en mer au large de Toulon le 17 septembre, où il est "ramassé" en début d’après-midi. En plus des deux bâtiments, le dispositif français est composé d’une antenne chirurgicale aéroportée (ACA), d’un module de commandement aux ordres du colonel BRANTSCHEN et d’une section de protection, installés à Dili. En Australie, à Darwin, un groupe de transport opérationnel (GTO) est constitué avec 2 avions C-130 de l’armée de l’Air qui participeront au pont aérien de l’INTERFET entre Darwin et Dili. Au total, le dispositif de l’opération SANTAL déployé sur l’île regroupe un peu plus de 200 personnes. Après 3 semaines de mer pendant lesquelles le détachement ALAT s’entraîne à l’ensemble des savoir-faire embarqués de jour comme de nuit, le SIROCO passe la Ligne et arrive à Darwin le 12 octobre. Il s’intègre à son tour au pont naval qui prend forme entre Darwin et Dili. Pendant 45 jours, le SIROCO et ses 3 PUMA réaliseront 200 plageages, une centaine de transport de charge sous élingue, la livraison de plus de 3 000 tonnes de fret à Dili, Suaï et Oekussi. Le relief de l’île particulièrement escarpé compte plusieurs sommets de plus de 1 500 mètres d’altitude, ce qui rend l’utilisation des PUMA particulièrement adaptée pour atteindre les points les plus reculés. Alors que les unités de l’INTERFET sont engagées dans des missions de transport de réfugiés et d’escorte de convois humanitaires, le détachement ALAT appuie en particulier le détachement néo-zélandais dans son déploiement à terre. Il effectue également plusieurs EVASAN à destination de l’ACA française. Pendant les périodes de chargement de fret à Darwin, à 24 heures de mer de Dili, le détachement ALAT stationne sur l’emprise de l’aéroport international de Darwin où il réalise des opérations mécaniques et des vols d’entraînement dans le bush, dont l’étendue est impressionnante. C’est en particulier sur cet aéroport que sera implantée, dans le futur, une base d’hélicoptères qui accueillera le TIGRE australien. Fin novembre, la mission est remplie. Le TCD SIROCO quitte la zone pour rejoindre Toulon avec les 3 PUMA, un équipage et un détachement de mécaniciens aux ordres du CNE HOUZÉ. Le reste du personnel rejoint la France début décembre par avion. Le 28 février 2000, l’INTERFET remet le commandement des opérations militaires à l’administration transitoire des Nations unies au Timor oriental (récit Arnaud CAZALAA). |
L'équipe de commandement sur le port de Dili face à l’île d'Atoro : LTN HAUTREUX, CNE CAZALAA, CNE HOUZÉ, LTN CENCI (photo Arnaud CAZALAA).
Le reliquat du détachement rentré avec le transport de chalands de débarquement SIROCCO.
Debout : MDL X (mécanicien avionique du 6e RMAT/Dét Étain), CCH ROBAS, MDL CELERIER, LTN CENCI, ADC PALLEC, 1ère CL REGNIER, BRI WRIARD, ADC FONTBONNE.
Accroupis : ADC BARBOTIN, MCH ROUVEYROLLE, MDL BARON, CCH ROBIN, CNE HOUZÉ (photo Jean-Pierre HOUZÉ).
Debout : MDL X (mécanicien avionique du 6e RMAT/Dét Étain), CCH ROBAS, MDL CELERIER, LTN CENCI, ADC PALLEC, 1ère CL REGNIER, BRI WRIARD, ADC FONTBONNE.
Accroupis : ADC BARBOTIN, MCH ROUVEYROLLE, MDL BARON, CCH ROBIN, CNE HOUZÉ (photo Jean-Pierre HOUZÉ).