Marc HENRARD
Mes pérégrinations
Le 09/12/1932 j’ai vu le jour à Saint Waast la Vallée dans le Nord et j’y suis resté jusqu’à mon engagement en mai 1953. Je suis parti à Nîmes à l’École de Spécialisation de l’Artillerie Anti - Aérienne pour effectuer mes pelotons d’élève gradé, j’ai terminé en décembre avec le grade de Maréchal des logis. Dans la foulée je suis parti à l’Ecole de l’armée de l’Air à Rochefort pour suivre un stage de mécanicien « Avion » je m’étais porté volontaire ainsi que
3 autres camarades BISLINSKI, DUMAS Joseph et TEYSSIER. Nous étions arrivés à Rochefort vers midi et nous rejoignions l’école à pieds. En cours de route nous croisons des militaires en tenue bleue et coiffés de calot et/ou casquette. Le premier en casquette un beau galon nous le saluons, les suivants avec 2 / 3 et 4 galons en biais sur les calots nous les ignorons mais tout à coup rappel à l’ordre « alors vous ne savez pas saluer » le militaire avait 4 galons (comme un major chez nous mais rectangulaire) réponse « si major » on dit « mon commandant »…nous tombons des nues c’étaient tous les officiers qui se rendaient au mess. Le lendemain nous nous sommes rendu compte que c’était l’adjoint du Colonel RISSE commandant l’école. Ayant rejoint l’école et les stagiaires de l’armée de terre nous étions une quarantaine de sous-officiers de tous grades de toutes les armes et bien sur les calots de tradition de toutes les couleurs le matin à la cérémonie des Couleurs c’était plutôt folklorique ce petit groupe hétéroclite au milieu de plusieurs centaines « d’uni-couleur bleue », un stagiaire avait même une chaussure noire et l’autre rouge sauf erreur de ma part il s’appelait BROSSARD ou BROCHARD, car le matin dans son compartiment pas éclairé il avait enfilé des chaussures à la hâte…. Nous étions logés à La Rochelle chez les « Tringlots » par chambrées de 24 et nous faisions la route en camions bâchés matin et soir, cette année 1954 il a fait très froid et nous avions des couvertures comme seule protection. Avec la pénurie de charbon il fallait attendre très tard le soir pour avoir chaud. A l’époque les piquets de signalisation de nos amis étaient en bois et leur stock de réserve à singulièrement diminué cet hiver là car nous avions fait en sorte d’alimenter les poêles en conséquence.
Après 4 mois de théorie, 15 jours de permission furent les bienvenus, avant d’aller terminer notre formation au camp de Steten en Allemagne dans une unité du matériel nous étions en altitude et il faisait encore froid en avril, mais là nous étions bien logés 2/3 par chambrée bien chauffés et bien nourris. Nous avons enfin su sur quoi nous allions travailler en voyant les premiers « Piper L4 » notre vie dans l’ALOA commençait. Au bout de 4 mois ou nous avons quand même appris notre nouveau métier et après l’examen final nous obtenons notre B E ( Brevet élémentaire de mécanicien 1er degré. nous étions fin aout 1954.
Mais il y a quand même eu de la discrimination car tous les Sous-officiers issus du Matériel furent reclassés « échelle de solde 4 » et les autres « échelle 3 » En ce qui concerne les 4 mousquetaires de Nîmes nous n’avions aucun BE condition qui était requise pour faire ce stage et en plus nous étions « PDL » (pendant la durée légale)
En attendant notre affectation ALOA nous sommes retournés dans nos unités respectives pour moi ce fut le 406 RAA à Amiens ou j’avais été muté entre temps. Le 1er octobre 1954 je rejoignais le GALAT 8 à DINAN. ( voir mon article sur cette unité)
En septembre 1955 je suis allé faire le BE hélicoptère à Satory au GEALAT et en janvier 1956 j’étais muté au GH 1 commandé par le Chef d’Escadron RAZY (voir mon article sur l’Escadrille Hiller) dans cette unité en octobre je suis allé passer avec succès mon « B S avion » à Bourges cela c’est passé en 3 jours …mais j’ai eu mon échelle de solde « 4 »
Entre temps le GH1 a été dissout et nous nous sommes retrouvés en juin 1957 au GALAT 7 commandé par le chef d’Escadron MARRATZ ( Voir mon exposé sur l’escadrille Hiller)
Le 1 /02/1958 j’étais nommé M d L- Chef et le 1/07 je partais pour le GH 2 à Sétif. J’ai d’abord fait mon stage transformation sur Alouette 2 avant de rejoindre l’EHO 1 à Tébéssa sous les ordres du Lieutenant LABBE nous y sommes restés 3 mois puis retour à Sétif jusqu''a ma mutation fin mai 1959 au GT 101. Nous volions beaucoup et je faisais souvent équipe avec le Chef HALLEREAU et/ou l’Adjudant BEURTON Quelques souvenirs me reviennent, le premier, un matin j’avais chopé une turista qui reste dans la mémoire et je ne suis pas parti le matin avec le DIH. Je suis donc resté en alerte dans le baraquement de l’EHO et ce qui devait se produire arriva « alerte sanitaire » seul mon appareil équipé était disponible. Avec HALLEREAU et toujours mon mal de ventre nous décollons mais au bout d’une heure ce vol une envie pressante me prend. Nous nous posons en catastrophe vu l’urgence, dans la nature le plus loin possible de tout lieu habité et moi positionné à distance du rotor pour éviter les éclaboussures. Par la suite nous avons pu terminer la mission sans autre incident.
Une autre fois avec BEURTON nous étions en opération avec le DIH posé sur une DZ prêt à casser une petite croute mais voilà que nous devons aller déposer le Colonel commandant l’opération sur le lieu d’un violent accrochage j’avais l’Alouette équipée de 2 civières. Nous décollons en pensant manger au retour, mais voilà à destination il y avait déjà des blessés et aussitôt départ pour la DZ de l’hôpital de SETIF. Dans l’après midi nous n’avons pas arrêté de faire la navette il faisait chaud en ce « vendredi saint 1959 » nous avions faim et soif personne ne s’occupait de nous. Lors de la dernière rotation avec le Colonel allongé sur une civière car il avait reçu une balle dans l’épaule,( il avait tenu à rester jusqu''à la fin de l’opération) nous nous sommes assoupis un instant et c’est la tour de contrôle qui en hurlant nous a sauvé la mise nous nous sommes tous les deux lancés sur le manche à balai. Ouf il était temps. Puis nous sommes rentrés à la base il se faisait tard, et, il n’y avait plus personne pour nous accueillir. Après les formalités d’usage, rentrer l’hélico faire les pleins, les formes, et avoir trouvé un véhicule nous sommes allés au bar du mess. L’Aumônier était là il nous à demandé le pourquoi de ce retard et après lui avoir expliqué il nous à offert 2 bières spéciales à col blanc que nous avons bues goulument. Mais n’ayant rien dans le ventre nous nous sommes retrouvés un peu ivres et de ce fait, impossible de nous rendre aux offices proposés par notre Aumônier.
Les missions ne manquaient pas et en 7/8 mois j’ai fait plus de 300 heures de vol . Après le groupement 101 ( voir mon dernier article) en Avril 1961 direction l’ESALAT de Dax. J’avais trouvé ma vocation de bureaucrate et j’ai remplacé l’A/C POTET au secrétariat du chef de corps cela ne m’a pas fait que des amis parmi les anciens qui trouvaient que ce n’était pas un poste pour un simple Chef mais le « BIG Marceau » en avait décidé autrement. Lorsqu’ il a été muté à la Jeunesse et aux Sports il fut remplacé milieu 1961 par le Colonel d’ARNAUDY qui venait du groupement 105 d’Alger. Il était accompagné de son Chef d’Etat-major, le Chef d’Escadron HECTOR qui a remplacé comme Officier Adjoint le Chef d’Escadrons COUTEAU qui lui devenait Directeur de l’instruction. Autour de nous il y avait la Direction base avec le Commandant LASSARTESSE , la Direction du matériel avec le Commandant TARRIDE, aidé par l’Adjudant CAUSSIN qui nous a rejoint, à la Direction de l’Instruction avec le Commandant OLDRA et le chef d’Escadrons d’ANDURAIN qui succédaient au Chef d’Escadrons COUTEAU, au secrétariat il y avait l’A/C FABRE Robert .
J’y suis resté un peu plus de 2 ans et en juin 1963 je repartais à l’EAALAT de Sidi bel Abbés sous les ordres du Chef d’Escadron SOMMERER là, je suis resté à la chancellerie avant de rejoindre le Commandant BOULEAU à L’EMI (Etat Major Interarmées ) à la REGHAIA au 4éme bureau ALAT chargé de la liquidation technique des pelotons il a été remplacé par le Chef d’Escadron DUMONTET avec qui je me suis très bien entendu. Entre temps le 01/07/63 j’avais été nommé Adjudant . C’est à cette époque que BRICE qui fut 2 fois major en 1956 ( MdL Chef Major) et en 74/75 (A/C Major) m’a surnommé par vengeance le Petit Colonel, car il venait d’être grand père à 36 ans et je l’avais dans notre bulletin signalé comme « le plus jeune grand père volant de l’ALAT » il n’avait pas beaucoup apprécié.
Le 15/04/64 j’étais affecté au GALDIV 8 de COMPIEGNE où le Lieutenant Colonel HECTOR venait d’être muté pour remplacer le Lieutenant Colonel CHAUDESSOLE.
Bien sur je suis devenu son Secrétaire et nous avons repris nos vieilles habitudes. Mais pour des raisons qui lui étaient propres il a demandé à bénéficier de l’article 3 qui venait de sortir et il a quitté l’armée pour l’éducation nationale ( a noter qu’il était déjà instituteur en 1938…) actuellement à 96 ans, toujours bon pied bon oeil , il se repose à la maison de retraite de la Légion d’Honneur à ST Raphaël. Comme remplaçant est arrivé le lieutenant Colonel DUMONTET fraichement nommé, nous n’étions pas dépaysés. Comme Officiers adjoint se sont succédés les commandant De PYTRAY, d’ANDURAIN et BON.
Le GALDIV était divisé en 2 parties :
- L’Etat Major, l’ECS commandée par le Cne DIMITRIEVSKY (DKY) le service auto avec comme patron le Lt POIGNET, assisté de l’Adjudant BROYERE et du MdL Chef BARTACK , les Services Administratifs avec les Capitaines ROSSIGNOL et DELARUE secondés par les A/C PUCCINI (PSO) et l’Adjudant DETHINNE, se trouvaient au camp de ROYALLIEU dans des baraques « FILLOD »
- Les escadrilles avions et hélicoptères qui furent commandées successivement entre autres par les capitaines et/ou lieutenant BUISSON, LARTILLOT, SAUVAGE, PROISY, ( que ceux que j’ai omis m’excusent) se trouvaient sur le terrain de MARGNY avec les services techniques.
- Mais il y avait une aire de poser pour les Hélicoptères à droite de la baraque FILLOD du P.C .à ROYAILLEU.
Le 31/12/1964 je recevais la Médaille Militaire qui me fut remise le 11 novembre 1965 devant le Wagon de l’Armistice par le Général KOENIG héros de BIR-ACHEIM et lui aussi titulaire de cette prestigieuse décoration (ce qu’il m’a dit en l’accrochant). .
En octobre 1965 je passais le concours d’Officier Technicien j’ai été reçu à l’écrit, mais n’ayant pas suivi l’évolution de la technique, à l’oral je me suis ramassé une veste.
Le 01/04/1967 j’étais nommé Adjudant Chef
Le 01/05/67 je rejoignais avec le Chef d’Escadrons BON le Groupement 102 à ESSEY- les- Nancy sous les ordres du Lieutenant –Colonel CHAUDESSOLES qui malheureusement devait être victime d’un accident d’avion en Allemagne avec le Général NAVELET ainsi que le pilote le mécanicien et le Chef du 1er bureau, je suis un rescapé car je devais les accompagner, le Broussard avait 6 places, en temps que chargé de la chancellerie au Groupement, mais le vendredi précédent nous étions au GALDIV 8 , mon épouse et ma famille habitaient encore COMPIEGNE et j’ai du déménager le samedi le « patron » m’avait dit qu’il ferait sans moi à TREVES le lundi et le devais le rejoindre le mardi à FRIBOURG en alouette avec le Cdt BON mais le destin en a décidé autrement.
Au groupement il y avait également le Capitaine AUZEILLES, l’A/C JOLY et l’Adjudant LEMOINE .
Par suite d’un différent idéologique avec le Commandant du 1er bureau du COMALAT lors de son passage à NANCY (auparavant j’étais inscrit n° 4/24 comme Sous -lieutenant pour 1968 et devais être nommé dixit le Général NAVELET), je me suis retrouvé 5éme et donc éliminé. Par dépit et tout juste à 15 ans et un mois de service j’ai donc décidé de faire valoir mes droits à la retraite et le 05/06/68 je quittais l’armée. Il faut dire que j’avais un fichu caractère (et je l’ai toujours) et pas ma langue dans ma poche ce qui m’a toujours été reproché dans mes notes, aussi bien dans le civil.
Comme récompense tardive je fus nommé Officier de Réserve le 01/10/1970
Je ne regrette pas ma décision car j’ai fait une carrière dans le civil qui répondait à mes désirs et cela grâce au Commandant en second du CISALAT qui m’avait recommandé à son cousin qui dirigeait une entreprise pétrolière à NANCY.
Merci d’avoir pris le temps d’avoir suivi mes élucubrations
Le petit Colonel…
Marc HENRARD
3 autres camarades BISLINSKI, DUMAS Joseph et TEYSSIER. Nous étions arrivés à Rochefort vers midi et nous rejoignions l’école à pieds. En cours de route nous croisons des militaires en tenue bleue et coiffés de calot et/ou casquette. Le premier en casquette un beau galon nous le saluons, les suivants avec 2 / 3 et 4 galons en biais sur les calots nous les ignorons mais tout à coup rappel à l’ordre « alors vous ne savez pas saluer » le militaire avait 4 galons (comme un major chez nous mais rectangulaire) réponse « si major » on dit « mon commandant »…nous tombons des nues c’étaient tous les officiers qui se rendaient au mess. Le lendemain nous nous sommes rendu compte que c’était l’adjoint du Colonel RISSE commandant l’école. Ayant rejoint l’école et les stagiaires de l’armée de terre nous étions une quarantaine de sous-officiers de tous grades de toutes les armes et bien sur les calots de tradition de toutes les couleurs le matin à la cérémonie des Couleurs c’était plutôt folklorique ce petit groupe hétéroclite au milieu de plusieurs centaines « d’uni-couleur bleue », un stagiaire avait même une chaussure noire et l’autre rouge sauf erreur de ma part il s’appelait BROSSARD ou BROCHARD, car le matin dans son compartiment pas éclairé il avait enfilé des chaussures à la hâte…. Nous étions logés à La Rochelle chez les « Tringlots » par chambrées de 24 et nous faisions la route en camions bâchés matin et soir, cette année 1954 il a fait très froid et nous avions des couvertures comme seule protection. Avec la pénurie de charbon il fallait attendre très tard le soir pour avoir chaud. A l’époque les piquets de signalisation de nos amis étaient en bois et leur stock de réserve à singulièrement diminué cet hiver là car nous avions fait en sorte d’alimenter les poêles en conséquence.
Après 4 mois de théorie, 15 jours de permission furent les bienvenus, avant d’aller terminer notre formation au camp de Steten en Allemagne dans une unité du matériel nous étions en altitude et il faisait encore froid en avril, mais là nous étions bien logés 2/3 par chambrée bien chauffés et bien nourris. Nous avons enfin su sur quoi nous allions travailler en voyant les premiers « Piper L4 » notre vie dans l’ALOA commençait. Au bout de 4 mois ou nous avons quand même appris notre nouveau métier et après l’examen final nous obtenons notre B E ( Brevet élémentaire de mécanicien 1er degré. nous étions fin aout 1954.
Mais il y a quand même eu de la discrimination car tous les Sous-officiers issus du Matériel furent reclassés « échelle de solde 4 » et les autres « échelle 3 » En ce qui concerne les 4 mousquetaires de Nîmes nous n’avions aucun BE condition qui était requise pour faire ce stage et en plus nous étions « PDL » (pendant la durée légale)
En attendant notre affectation ALOA nous sommes retournés dans nos unités respectives pour moi ce fut le 406 RAA à Amiens ou j’avais été muté entre temps. Le 1er octobre 1954 je rejoignais le GALAT 8 à DINAN. ( voir mon article sur cette unité)
En septembre 1955 je suis allé faire le BE hélicoptère à Satory au GEALAT et en janvier 1956 j’étais muté au GH 1 commandé par le Chef d’Escadron RAZY (voir mon article sur l’Escadrille Hiller) dans cette unité en octobre je suis allé passer avec succès mon « B S avion » à Bourges cela c’est passé en 3 jours …mais j’ai eu mon échelle de solde « 4 »
Entre temps le GH1 a été dissout et nous nous sommes retrouvés en juin 1957 au GALAT 7 commandé par le chef d’Escadron MARRATZ ( Voir mon exposé sur l’escadrille Hiller)
Le 1 /02/1958 j’étais nommé M d L- Chef et le 1/07 je partais pour le GH 2 à Sétif. J’ai d’abord fait mon stage transformation sur Alouette 2 avant de rejoindre l’EHO 1 à Tébéssa sous les ordres du Lieutenant LABBE nous y sommes restés 3 mois puis retour à Sétif jusqu''a ma mutation fin mai 1959 au GT 101. Nous volions beaucoup et je faisais souvent équipe avec le Chef HALLEREAU et/ou l’Adjudant BEURTON Quelques souvenirs me reviennent, le premier, un matin j’avais chopé une turista qui reste dans la mémoire et je ne suis pas parti le matin avec le DIH. Je suis donc resté en alerte dans le baraquement de l’EHO et ce qui devait se produire arriva « alerte sanitaire » seul mon appareil équipé était disponible. Avec HALLEREAU et toujours mon mal de ventre nous décollons mais au bout d’une heure ce vol une envie pressante me prend. Nous nous posons en catastrophe vu l’urgence, dans la nature le plus loin possible de tout lieu habité et moi positionné à distance du rotor pour éviter les éclaboussures. Par la suite nous avons pu terminer la mission sans autre incident.
Une autre fois avec BEURTON nous étions en opération avec le DIH posé sur une DZ prêt à casser une petite croute mais voilà que nous devons aller déposer le Colonel commandant l’opération sur le lieu d’un violent accrochage j’avais l’Alouette équipée de 2 civières. Nous décollons en pensant manger au retour, mais voilà à destination il y avait déjà des blessés et aussitôt départ pour la DZ de l’hôpital de SETIF. Dans l’après midi nous n’avons pas arrêté de faire la navette il faisait chaud en ce « vendredi saint 1959 » nous avions faim et soif personne ne s’occupait de nous. Lors de la dernière rotation avec le Colonel allongé sur une civière car il avait reçu une balle dans l’épaule,( il avait tenu à rester jusqu''à la fin de l’opération) nous nous sommes assoupis un instant et c’est la tour de contrôle qui en hurlant nous a sauvé la mise nous nous sommes tous les deux lancés sur le manche à balai. Ouf il était temps. Puis nous sommes rentrés à la base il se faisait tard, et, il n’y avait plus personne pour nous accueillir. Après les formalités d’usage, rentrer l’hélico faire les pleins, les formes, et avoir trouvé un véhicule nous sommes allés au bar du mess. L’Aumônier était là il nous à demandé le pourquoi de ce retard et après lui avoir expliqué il nous à offert 2 bières spéciales à col blanc que nous avons bues goulument. Mais n’ayant rien dans le ventre nous nous sommes retrouvés un peu ivres et de ce fait, impossible de nous rendre aux offices proposés par notre Aumônier.
Les missions ne manquaient pas et en 7/8 mois j’ai fait plus de 300 heures de vol . Après le groupement 101 ( voir mon dernier article) en Avril 1961 direction l’ESALAT de Dax. J’avais trouvé ma vocation de bureaucrate et j’ai remplacé l’A/C POTET au secrétariat du chef de corps cela ne m’a pas fait que des amis parmi les anciens qui trouvaient que ce n’était pas un poste pour un simple Chef mais le « BIG Marceau » en avait décidé autrement. Lorsqu’ il a été muté à la Jeunesse et aux Sports il fut remplacé milieu 1961 par le Colonel d’ARNAUDY qui venait du groupement 105 d’Alger. Il était accompagné de son Chef d’Etat-major, le Chef d’Escadron HECTOR qui a remplacé comme Officier Adjoint le Chef d’Escadrons COUTEAU qui lui devenait Directeur de l’instruction. Autour de nous il y avait la Direction base avec le Commandant LASSARTESSE , la Direction du matériel avec le Commandant TARRIDE, aidé par l’Adjudant CAUSSIN qui nous a rejoint, à la Direction de l’Instruction avec le Commandant OLDRA et le chef d’Escadrons d’ANDURAIN qui succédaient au Chef d’Escadrons COUTEAU, au secrétariat il y avait l’A/C FABRE Robert .
J’y suis resté un peu plus de 2 ans et en juin 1963 je repartais à l’EAALAT de Sidi bel Abbés sous les ordres du Chef d’Escadron SOMMERER là, je suis resté à la chancellerie avant de rejoindre le Commandant BOULEAU à L’EMI (Etat Major Interarmées ) à la REGHAIA au 4éme bureau ALAT chargé de la liquidation technique des pelotons il a été remplacé par le Chef d’Escadron DUMONTET avec qui je me suis très bien entendu. Entre temps le 01/07/63 j’avais été nommé Adjudant . C’est à cette époque que BRICE qui fut 2 fois major en 1956 ( MdL Chef Major) et en 74/75 (A/C Major) m’a surnommé par vengeance le Petit Colonel, car il venait d’être grand père à 36 ans et je l’avais dans notre bulletin signalé comme « le plus jeune grand père volant de l’ALAT » il n’avait pas beaucoup apprécié.
Le 15/04/64 j’étais affecté au GALDIV 8 de COMPIEGNE où le Lieutenant Colonel HECTOR venait d’être muté pour remplacer le Lieutenant Colonel CHAUDESSOLE.
Bien sur je suis devenu son Secrétaire et nous avons repris nos vieilles habitudes. Mais pour des raisons qui lui étaient propres il a demandé à bénéficier de l’article 3 qui venait de sortir et il a quitté l’armée pour l’éducation nationale ( a noter qu’il était déjà instituteur en 1938…) actuellement à 96 ans, toujours bon pied bon oeil , il se repose à la maison de retraite de la Légion d’Honneur à ST Raphaël. Comme remplaçant est arrivé le lieutenant Colonel DUMONTET fraichement nommé, nous n’étions pas dépaysés. Comme Officiers adjoint se sont succédés les commandant De PYTRAY, d’ANDURAIN et BON.
Le GALDIV était divisé en 2 parties :
- L’Etat Major, l’ECS commandée par le Cne DIMITRIEVSKY (DKY) le service auto avec comme patron le Lt POIGNET, assisté de l’Adjudant BROYERE et du MdL Chef BARTACK , les Services Administratifs avec les Capitaines ROSSIGNOL et DELARUE secondés par les A/C PUCCINI (PSO) et l’Adjudant DETHINNE, se trouvaient au camp de ROYALLIEU dans des baraques « FILLOD »
- Les escadrilles avions et hélicoptères qui furent commandées successivement entre autres par les capitaines et/ou lieutenant BUISSON, LARTILLOT, SAUVAGE, PROISY, ( que ceux que j’ai omis m’excusent) se trouvaient sur le terrain de MARGNY avec les services techniques.
- Mais il y avait une aire de poser pour les Hélicoptères à droite de la baraque FILLOD du P.C .à ROYAILLEU.
Le 31/12/1964 je recevais la Médaille Militaire qui me fut remise le 11 novembre 1965 devant le Wagon de l’Armistice par le Général KOENIG héros de BIR-ACHEIM et lui aussi titulaire de cette prestigieuse décoration (ce qu’il m’a dit en l’accrochant). .
En octobre 1965 je passais le concours d’Officier Technicien j’ai été reçu à l’écrit, mais n’ayant pas suivi l’évolution de la technique, à l’oral je me suis ramassé une veste.
Le 01/04/1967 j’étais nommé Adjudant Chef
Le 01/05/67 je rejoignais avec le Chef d’Escadrons BON le Groupement 102 à ESSEY- les- Nancy sous les ordres du Lieutenant –Colonel CHAUDESSOLES qui malheureusement devait être victime d’un accident d’avion en Allemagne avec le Général NAVELET ainsi que le pilote le mécanicien et le Chef du 1er bureau, je suis un rescapé car je devais les accompagner, le Broussard avait 6 places, en temps que chargé de la chancellerie au Groupement, mais le vendredi précédent nous étions au GALDIV 8 , mon épouse et ma famille habitaient encore COMPIEGNE et j’ai du déménager le samedi le « patron » m’avait dit qu’il ferait sans moi à TREVES le lundi et le devais le rejoindre le mardi à FRIBOURG en alouette avec le Cdt BON mais le destin en a décidé autrement.
Au groupement il y avait également le Capitaine AUZEILLES, l’A/C JOLY et l’Adjudant LEMOINE .
Par suite d’un différent idéologique avec le Commandant du 1er bureau du COMALAT lors de son passage à NANCY (auparavant j’étais inscrit n° 4/24 comme Sous -lieutenant pour 1968 et devais être nommé dixit le Général NAVELET), je me suis retrouvé 5éme et donc éliminé. Par dépit et tout juste à 15 ans et un mois de service j’ai donc décidé de faire valoir mes droits à la retraite et le 05/06/68 je quittais l’armée. Il faut dire que j’avais un fichu caractère (et je l’ai toujours) et pas ma langue dans ma poche ce qui m’a toujours été reproché dans mes notes, aussi bien dans le civil.
Comme récompense tardive je fus nommé Officier de Réserve le 01/10/1970
Je ne regrette pas ma décision car j’ai fait une carrière dans le civil qui répondait à mes désirs et cela grâce au Commandant en second du CISALAT qui m’avait recommandé à son cousin qui dirigeait une entreprise pétrolière à NANCY.
Merci d’avoir pris le temps d’avoir suivi mes élucubrations
Le petit Colonel…
Marc HENRARD