HISTORIQUE 1943 - 1948
À partir de 1943, les forces françaises rassemblées en Afrique du Nord et destinées à participer aux opérations en Europe sont entièrement réorganisées et équipées sur le modèle américain. Comme dans l'armée américaine, l'artillerie est pourvue de sections de deux avions légers par batterie hors rang (BHR), qui sont considérées comme matériel d'artillerie au même titre que les canons et les tracteurs. Ainsi l'état-major de la 1ère armée et chacun de ceux des deux corps d'armée reçurent une section, cinq par division d'infanterie (quatre pour la division de montagne), quatre par division blindée et vingt et une dans les groupements de réserve générale.
Chaque section est composée de :
Dans la majorité des cas, l'encadrement de ces sections d'observation aérienne d'artillerie sera confié à du personnel de l'armée de l'Air, placé pour l'emploi à l'entière disposition des chefs d'artillerie.
Des seize premières sections constituées en septembre-octobre 1943, douze participent aux combats dans les Abruzzes dans le cadre du corps expéditionnaire français d'Italie. Le terrain montagneux, les conditions météorologiques, les contraintes techniques et opérationnelles les conduisent à regrouper les sections de l'artillerie divisionnaire et des groupes sur un même terrain de travail où elles constituent généralement un "peloton" commandé par l'officier aviateur le plus ancien (sauf à la 4e division marocaine où les sections sont dirigées par un artilleur).
Huit autres sections rejoignent l'Italie, en 1944, pour participer à l'offensive de printemps. Les quatre divisions du CEF disposent alors chacune de huit appareils d'observation.
L'arrivée des sections de la 1ère division motorisée d'infanterie et le caractère offensif de l'avance vers Rome et Sienne modifient quelque peu le style de travail des SOAA. Pilotes et observateurs prennent plus de risques, diversifient leurs missions, mêlent harmonieusement réglages de tirs d'artillerie et missions d'aide au commandement ou d'assistance aux troupes au sol, sans parler des évacuations sanitaires ou des transports d'autorités.
Depuis février 1944, le personnel navigant est instruit au centre de formation des sections d'observation aérienne d'artillerie (CFSOAA) de Lourmel, près d'Oran. Il comprend maintenant, faute de personnel disponible dans l'armée de l'Air, de très nombreux "biffins", fanas d'aviation ou titulaires de brevets civils.
Au cours de la campagne de France, les sections rejoignent leur affectation au fur et à mesure de leur constitution. C'est ainsi que cinquante-neuf SOAA sont mises sur pied. Avec les appareils en service au CFSOAA (transféré à Cannes-Mandelieu au début de 1945), l'ensemble représente environ 150 appareils.
Le style des missions correspond à celui adopté en Italie, surtout dans la période difficile des combats des Vosges et d'Alsace. Dans les divisions blindées, les sections ont plutôt tendance à travailler isolément au sein de leur groupe, alors que celles des grandes unités d'infanterie travaillent rassemblées en peloton.
Ces formations fonctionnent à l'entière satisfaction des artilleurs, auxquels elles rendent d'inappréciables services. L'exécution des missions d'observation à bord de ces appareils est confiée exclusivement à des officiers d'artillerie appartenant aux unités dont ils règlent les tirs.
En mai 1945, l'aviation d'artillerie a effectué un total de 13 975 heures de vol de guerre, réparties en 7 124 missions. Les pertes ont été de douze tués, dix-sept blessés, cinq disparus ; douze avions ont été détruits, trente et un accidentés, cinquante-sept touchés, puis réparés.
Quatre pelotons ont été cités à l'ordre du corps d'armée, ceux de la 3e division d'infanterie algérienne (67e régiment d'artillerie d'Afrique), du groupement d'artillerie n° 2 (64e régiment d'artillerie d'Afrique), de la 5e division blindée (62e régiment d'artillerie d'Afrique) et de la 4e division marocaine de montagne (69e régiment d'artillerie d'Afrique).
À la fin de la guerre, des nécessités de stationnement et d'entretien conduisent à regrouper les appareils restants en quelques centres, dans des groupements d'aviation d'observation d'artillerie, d'où sont détachés temporairement les avions nécessaires à l'exécution des manœuvres et écoles à feu, devant permettre ainsi une maintenance plus efficace et une utilisation plus rationnelle.
En 1945, l'armée de l'Air, arguant en particulier de la reconstitution d'un ministère de l'air, demande à ce que les sections soient confiées à du personnel de l'air et que le pilote soit obligatoirement chef à bord, le personnel navigant et les mécaniciens étant simplement prêtés à l'armée de Terre.
Ces tiraillements entre les deux armées provoquent durant de longs mois des tensions entre les états-majors et une situation catastrophique dans les unités, risquant de susciter purement et simplement la disparition de l'aviation d'artillerie.
En 1946, les éléments Air de l'aviation d'observation d'artillerie comprennent :
1) au cours d'observation d'artillerie à Mayence :
2) dans les formations d'artillerie :
En France :
Le peloton d'aviation d'observation d'artillerie de France à Nancy (24 PIPER L-4H dont 19 disponibles) devient peloton d'aviation d'observation d'artillerie de Nancy en août 1946, puis escadrille d'aviation d'observation d'artillerie en septembre et rassemblement des pelotons stationnés en France en janvier 1947. Il comprend alors 20 PIPER L-4H dont 6 disponibles.
En février 1947, l'ensemble des pelotons stationnés à Nancy forment le groupement d'aviation d'observation d'artillerie n° 1 (GAOA n° 1), ceux stationnés à Wackerheim forment le groupement d'aviation d'observation d'artillerie n° 2 (GAOA n° 2). Les pelotons du Maroc et d'Algérie deviennent respectivement escadrille d'aviation d'artillerie du Maroc et peloton d'Algérie.
En juin 1947, les dotations en matériel volant représentent environ les deux tiers des moyens théoriques du temps de paix. Le parc pourrait toutefois suffire pour les besoins de l'instruction si tout le matériel était en état, ce qui est loin d'être le cas, les unités ne disposant pratiquement que de 50 à 75 % de leurs appareils en état de voler.
En 1948, les PIPER L-4 du centre de Nancy sont stockés dans des conditions désastreuses et exposés à toutes les intempéries. Les avions à réparer sont parfois remplacés, après de longs délais, par des appareils aussi mal, sinon plus mal en point. Les aéronefs qui volent encore le doivent à l'initiative du colonel d'artillerie, commandant le cours pratique d'observation aérienne d'artillerie à Finthen, qui, aidé par le service du Matériel de l'armée de Terre, a négocié auprès des autorités américaines l'achat de 100 moteurs.
Le 6 septembre 1948, une décision ministérielle signée R. MAYER (n° 89 EMGFA/1) précise que le personnel et le matériel de l'aviation légère d'observation d'artillerie fera désormais partie intégrante de l'armée de Terre (Artillerie) ; l'armée de l'Air étant chargée du contrôle des qualifications du personnel au point de vue technique aérienne, de la construction des matériels (études, fabrications, essais techniques) et des réparations en usine, l'armée de Terre fournissant les caractéristiques des appareils et devant procéder à leur expérimentation. Le budget de l'ALOA est intégralement à la charge de l'armée de Terre.
Durant cette période, le personnel de l'ALOA porte l'insigne du régiment ou du groupe de rattachement, seules quelques unités ont fait réaliser un insigne distinctif.
Chaque section est composée de :
- deux appareils PIPER L-4B ou PIPER L-4H,
- deux pilotes et un mécanicien de l'armée de l'Air,
- un sous-officier radio, un aide-mécanicien, un radio européen, trois chauffeurs indigènes de l'artillerie,
- une Jeep et une camionnette Dodge ou camion GMC.
Dans la majorité des cas, l'encadrement de ces sections d'observation aérienne d'artillerie sera confié à du personnel de l'armée de l'Air, placé pour l'emploi à l'entière disposition des chefs d'artillerie.
Des seize premières sections constituées en septembre-octobre 1943, douze participent aux combats dans les Abruzzes dans le cadre du corps expéditionnaire français d'Italie. Le terrain montagneux, les conditions météorologiques, les contraintes techniques et opérationnelles les conduisent à regrouper les sections de l'artillerie divisionnaire et des groupes sur un même terrain de travail où elles constituent généralement un "peloton" commandé par l'officier aviateur le plus ancien (sauf à la 4e division marocaine où les sections sont dirigées par un artilleur).
Huit autres sections rejoignent l'Italie, en 1944, pour participer à l'offensive de printemps. Les quatre divisions du CEF disposent alors chacune de huit appareils d'observation.
L'arrivée des sections de la 1ère division motorisée d'infanterie et le caractère offensif de l'avance vers Rome et Sienne modifient quelque peu le style de travail des SOAA. Pilotes et observateurs prennent plus de risques, diversifient leurs missions, mêlent harmonieusement réglages de tirs d'artillerie et missions d'aide au commandement ou d'assistance aux troupes au sol, sans parler des évacuations sanitaires ou des transports d'autorités.
Depuis février 1944, le personnel navigant est instruit au centre de formation des sections d'observation aérienne d'artillerie (CFSOAA) de Lourmel, près d'Oran. Il comprend maintenant, faute de personnel disponible dans l'armée de l'Air, de très nombreux "biffins", fanas d'aviation ou titulaires de brevets civils.
Au cours de la campagne de France, les sections rejoignent leur affectation au fur et à mesure de leur constitution. C'est ainsi que cinquante-neuf SOAA sont mises sur pied. Avec les appareils en service au CFSOAA (transféré à Cannes-Mandelieu au début de 1945), l'ensemble représente environ 150 appareils.
Le style des missions correspond à celui adopté en Italie, surtout dans la période difficile des combats des Vosges et d'Alsace. Dans les divisions blindées, les sections ont plutôt tendance à travailler isolément au sein de leur groupe, alors que celles des grandes unités d'infanterie travaillent rassemblées en peloton.
Ces formations fonctionnent à l'entière satisfaction des artilleurs, auxquels elles rendent d'inappréciables services. L'exécution des missions d'observation à bord de ces appareils est confiée exclusivement à des officiers d'artillerie appartenant aux unités dont ils règlent les tirs.
En mai 1945, l'aviation d'artillerie a effectué un total de 13 975 heures de vol de guerre, réparties en 7 124 missions. Les pertes ont été de douze tués, dix-sept blessés, cinq disparus ; douze avions ont été détruits, trente et un accidentés, cinquante-sept touchés, puis réparés.
Quatre pelotons ont été cités à l'ordre du corps d'armée, ceux de la 3e division d'infanterie algérienne (67e régiment d'artillerie d'Afrique), du groupement d'artillerie n° 2 (64e régiment d'artillerie d'Afrique), de la 5e division blindée (62e régiment d'artillerie d'Afrique) et de la 4e division marocaine de montagne (69e régiment d'artillerie d'Afrique).
À la fin de la guerre, des nécessités de stationnement et d'entretien conduisent à regrouper les appareils restants en quelques centres, dans des groupements d'aviation d'observation d'artillerie, d'où sont détachés temporairement les avions nécessaires à l'exécution des manœuvres et écoles à feu, devant permettre ainsi une maintenance plus efficace et une utilisation plus rationnelle.
En 1945, l'armée de l'Air, arguant en particulier de la reconstitution d'un ministère de l'air, demande à ce que les sections soient confiées à du personnel de l'air et que le pilote soit obligatoirement chef à bord, le personnel navigant et les mécaniciens étant simplement prêtés à l'armée de Terre.
Ces tiraillements entre les deux armées provoquent durant de longs mois des tensions entre les états-majors et une situation catastrophique dans les unités, risquant de susciter purement et simplement la disparition de l'aviation d'artillerie.
En 1946, les éléments Air de l'aviation d'observation d'artillerie comprennent :
1) au cours d'observation d'artillerie à Mayence :
- 1 officier supérieur adjoint au commandant du CPOA et chef des éléments Air de l'AOA en France, Afrique du Nord et Allemagne,
- une section administrative chargée de la gestion du personnel Air et de la comptabilité technique du matériel Air mis à la disposition de l'AOA,
- une section de réparations et de ravitaillement,
- une escadrille du CPOA avec 20 appareils.
2) dans les formations d'artillerie :
En France :
- 3 pelotons de deux sections à 2 appareils, soit 12 avions à la disposition des éléments de la 1ère DB et des éléments divisionnaires d'infanterie n° 1 et n° 2,
- 2 pelotons de deux sections à 2 appareils, soit 8 avions à la disposition de deux régiments d'artillerie lourde (25e et 33e RA).
- 1 peloton de trois sections à 2 appareils soit 6 avions à la disposition des unités d'artillerie du Maroc (64e RAA),
- 1 peloton de trois sections à 2 appareils soit 6 avions à la disposition des unités d'artillerie d'Algérie (61e RA).
- 2 pelotons de deux sections à 2 appareils soit 8 avions à la disposition des éléments divisionnaires d'infanterie n° 3 et n° 4,
- 2 pelotons de deux sections à 2 appareils soit 8 avions à la disposition de deux régiments d'artillerie lourde (1er et 2e RAL),
- 1 peloton de trois sections à 2 appareils soit 6 avions à la disposition de la 5e DB.
- 1 peloton de trois sections de 2 appareils soit 6 avions à la disposition de la 9e DIC.
Le peloton d'aviation d'observation d'artillerie de France à Nancy (24 PIPER L-4H dont 19 disponibles) devient peloton d'aviation d'observation d'artillerie de Nancy en août 1946, puis escadrille d'aviation d'observation d'artillerie en septembre et rassemblement des pelotons stationnés en France en janvier 1947. Il comprend alors 20 PIPER L-4H dont 6 disponibles.
En février 1947, l'ensemble des pelotons stationnés à Nancy forment le groupement d'aviation d'observation d'artillerie n° 1 (GAOA n° 1), ceux stationnés à Wackerheim forment le groupement d'aviation d'observation d'artillerie n° 2 (GAOA n° 2). Les pelotons du Maroc et d'Algérie deviennent respectivement escadrille d'aviation d'artillerie du Maroc et peloton d'Algérie.
En juin 1947, les dotations en matériel volant représentent environ les deux tiers des moyens théoriques du temps de paix. Le parc pourrait toutefois suffire pour les besoins de l'instruction si tout le matériel était en état, ce qui est loin d'être le cas, les unités ne disposant pratiquement que de 50 à 75 % de leurs appareils en état de voler.
En 1948, les PIPER L-4 du centre de Nancy sont stockés dans des conditions désastreuses et exposés à toutes les intempéries. Les avions à réparer sont parfois remplacés, après de longs délais, par des appareils aussi mal, sinon plus mal en point. Les aéronefs qui volent encore le doivent à l'initiative du colonel d'artillerie, commandant le cours pratique d'observation aérienne d'artillerie à Finthen, qui, aidé par le service du Matériel de l'armée de Terre, a négocié auprès des autorités américaines l'achat de 100 moteurs.
Le 6 septembre 1948, une décision ministérielle signée R. MAYER (n° 89 EMGFA/1) précise que le personnel et le matériel de l'aviation légère d'observation d'artillerie fera désormais partie intégrante de l'armée de Terre (Artillerie) ; l'armée de l'Air étant chargée du contrôle des qualifications du personnel au point de vue technique aérienne, de la construction des matériels (études, fabrications, essais techniques) et des réparations en usine, l'armée de Terre fournissant les caractéristiques des appareils et devant procéder à leur expérimentation. Le budget de l'ALOA est intégralement à la charge de l'armée de Terre.
Durant cette période, le personnel de l'ALOA porte l'insigne du régiment ou du groupe de rattachement, seules quelques unités ont fait réaliser un insigne distinctif.
Le général JUIN, commandant le CEF, s'installe à bord du PIPER L-4 "Puce", codé YC, avec son pilote Corentin LE PAPE. L'appareil arbore quatre étoiles blanches et, sur la porte, l'insigne du peloton (photo ECPA).