GROUPEMENT DES FORMATIONS D'HÉLICOPTÈRES DE L'ARMÉE DE TERRE EN INDOCHINE
(GFHATI)
FORMATIONS D'HÉLICOPTÈRES EN INDOCHINE - FHI -
En 1953, le secrétariat de l'armée de Terre œuvre pour un plan d'implantation d'un groupement d'hélicoptères en Indochine. Le 28 décembre, le capitaine CRESPIN en est désigné comme le chef avec le capitaine Déodat PUY-MONTBRUN pour adjoint. Cet élément de commandement est mis sur pied le 15 janvier 1954, ainsi que la 1ère compagnie d'hélicoptères lourds d'évacuation sanitaire (CHLES) à Ba Quéo, dans la banlieue de Saïgon, sous les ordres du capitaine Déodat PUY-MONTBRUN, volant sur des H-19 de l'armée de l'Air. Le tout est subordonné au général commandant les forces aériennes d'Extrême-Orient et dépend de l'armée de l'Air* en ce qui concerne leur mise sur pied. Le 13 février, l'élément technique débarque à Tan Son Nhut, l'aérodrome de Saïgon, et la construction d'un héliport débute. GROUPEMENT DE FORMATIONS D'HÉLICOPTÈRES DE L'ARMÉE DE TERRE EN INDOCHINE - GFHATI - Le 16 avril 1954, le FHI change de dénomination pour devenir GFHATI (1). Unité formant corps, elle comprend l'élément de commandement et des services, le parc hélicoptères (théorique, puisque, faute de moyens, il ne dispose que d'appareils appartenant à l'armée de l'Air) et la 1ère compagnie d'hélicoptères lourds d'évacuation sanitaire (CHLES). Son personnel fort de cinquante-cinq hommes, auxquels s'ajoutent quarante-neuf autochtones, comprend seize pilotes et quatorze mécaniciens. La 2e compagnie d'hélicoptères légers d'évacuation sanitaire est créée à Hanoï, le 16 juin, sous les ordres du lieutenant RIBERT. Elle vole sur des HILLER 23 A et B (toujours armée de l'Air). Après Ðiện Biên Phủ, le GFHATI évacue les blessés, évadés ou prisonniers libérés des camps. À compter du 11 août 1954, le cessez le feu ayant sonné, une nouvelle mission apparaît, le transport des commissions d'armistices. Le groupement en effectuera 434. L'infrastructure à Ba Quéo s'étoffe, la base prend le nom de "héliport et base hélicoptères Bernard de LATTRE de TASSIGNY". Ses trois hangars portent les noms de "capitaine André BUTOR" et de "sergent HENNOT" (tués lors d'une mission opérationnelle à Muong Sai, au Laos, le 28 mars 1954) et de "Garde Albert COULON" (de la 2e légion de marche de la garde républicaine, mort lors d'une EVS le 14 juillet 1954 à l'est de Van Dinh). À la même époque, les bérets bleus font leur apparition. Le 4 octobre, la 2e CHLES fait mouvement sur Haïphong. Le 4 février 1955, le général Paul ELY, haut commissaire de France et commandant en chef en Indochine, remet le fanion des GFHATI, cadeau de sa marraine, la maréchale de LATTRE, et confirme le rapatriement vers l'Algérie. Le 31 mars, les premiers personnels embarquent sur le "SS Skaugun". Le voyage dure vingt-cinq jours jusqu'à Marseille (camp Sainte-Marthe). Le 7 mai, au matin, nouveau départ. C'est l'embarquement pour l'Algérie sous le nom de GH n° 2, précédé par un détachement d'hélicoptères du GH n° 1 aux ordres du capitaine HENNER. Depuis sa création, le GFHATI a effectué 3 880 heures de vol (dont 1 080 avec des équipages strictement armée de Terre), évacué 3 987 blessés et accompli 1 984 missions opérationnelles. Depuis le 22 avril 1980, les traditions du GFHATI sont confiées par COMALAT au 5e RHC. (1) NDS n° 1198/EMIFT/I du 10 avril 1954. *En 1954, faute de mieux le personnel de l’armée de Terre est intégré dans les sections hélicoptères des ELA 52 et 53 regroupées, en juillet 1954, en une 65e escadre mixte d’hélicoptères équipée de tous les HILLER H-23 et SIKORSKY S-55. L’organigramme de l’escadre a prévu un officier de l’armée de l’Air comme commandant et un officier de l’armée de Terre comme adjoint. Cette organisation dure jusqu'à avril 1955. Source : histoire des hélicoptères de l’armée de l’Air. |
Depuis sa création, le GFHATI a évacué 3 987 blessés avec l’aide des appareils de l’armée de l’Air, comme ici, au premier plan, le HILLER UH-12A n° 133 de l'ELA 52/53 (photo SHAA).
Témoignage de l'adjudant FLANDIN via Richard ZIELINSKY ; Militaria Magazine ; Livret de la Corniche Brutionne 1986-1987, promotion "Capitaine Jacques CHARRIER".
Le maréchal des logis DELOBEL du GM/35e RALP qui a sauté sur Ðiện Biên Phủ le 22 mars 1954 a été, comme nombre de ses camarades, fait prisonnier, après la reddition du camp retranché, le 7 mai 1954. Il fait partie d'une colonne qui se dirige à marche forcée vers les camps du Viet-Minh au nord du Tonkin, près de la frontière avec la Chine. Au cours de leur long calvaire, un petit groupe de trois artilleurs paras (CHARRIER, DELOBEL et NALLET) réussit, dans la nuit du 14 au 15 mai à fausser compagnie à ses geôliers.
Après plusieurs jours à errer dans le dédale des montagnes du pays Méo, blessés et malades, à bout de forces, ils rencontrent un groupe de paras du 6e BPC, comme eux évadés. Ils sont recueillis par le village pro-français de Ban Phia Lat. DELOBEL étant totalement épuisé, le canonnier CHARRIER poursuivra seul, guidé par un Méo, jusqu'au poste de Muong Saï qui donnera l'alerte au détachement hélicoptères de Vientiane.
Le 22 juin 1954, un SIKORSKY S-55, baptisé "Filou" du GFHATI (1ère CHLES), piloté par le lieutenant Jacques CHARRIER avec notamment à son bord, l'adjudant FLANDIN, gendarme pilote détaché au GFHATI, décolle. L'équipage est guidé par le canonnier Alain CHARRIER et le capitaine MARIANI, commandant la 2e batterie du 35e RALP. Grâce aux prouesses de pilotage du lieutenant CHARRIER, l'adjudant FLANDIN réussit à enlever DELOBEL au treuil, après deux tentatives, la température au fond du trou étant très élevée et le village construit à flanc de colline ne facilitant pas le stationnaire ; la forêt environnante ne permettait pas de trouver une DZ à proximité.
Le maréchal des logis DELOBEL du GM/35e RALP qui a sauté sur Ðiện Biên Phủ le 22 mars 1954 a été, comme nombre de ses camarades, fait prisonnier, après la reddition du camp retranché, le 7 mai 1954. Il fait partie d'une colonne qui se dirige à marche forcée vers les camps du Viet-Minh au nord du Tonkin, près de la frontière avec la Chine. Au cours de leur long calvaire, un petit groupe de trois artilleurs paras (CHARRIER, DELOBEL et NALLET) réussit, dans la nuit du 14 au 15 mai à fausser compagnie à ses geôliers.
Après plusieurs jours à errer dans le dédale des montagnes du pays Méo, blessés et malades, à bout de forces, ils rencontrent un groupe de paras du 6e BPC, comme eux évadés. Ils sont recueillis par le village pro-français de Ban Phia Lat. DELOBEL étant totalement épuisé, le canonnier CHARRIER poursuivra seul, guidé par un Méo, jusqu'au poste de Muong Saï qui donnera l'alerte au détachement hélicoptères de Vientiane.
Le 22 juin 1954, un SIKORSKY S-55, baptisé "Filou" du GFHATI (1ère CHLES), piloté par le lieutenant Jacques CHARRIER avec notamment à son bord, l'adjudant FLANDIN, gendarme pilote détaché au GFHATI, décolle. L'équipage est guidé par le canonnier Alain CHARRIER et le capitaine MARIANI, commandant la 2e batterie du 35e RALP. Grâce aux prouesses de pilotage du lieutenant CHARRIER, l'adjudant FLANDIN réussit à enlever DELOBEL au treuil, après deux tentatives, la température au fond du trou étant très élevée et le village construit à flanc de colline ne facilitant pas le stationnaire ; la forêt environnante ne permettait pas de trouver une DZ à proximité.
Lieutenant Jacques CHARRIER (photos Jacques CHARRIER prises sur le livret de promotion corniche Brutionne 1986-1988).
Le 23 juin 1954, le canonnier Alain CHARRIER, le CNE MARIANI et au premier plan, le MDL DELOBEL, allongé dans la soute du S-55, sur le chemin du retour. Atteint de paludisme et d'amibiase il ne pesait plus que 48 kg. À droite, le MDL DELOBEL sur une civière, est débarqué à Vientiane du S-55 "Filou" du GFHATI (photos ECPA).
Implantation des unités des FHI et GFHATI
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