LE GAOA ET SES MISSIONS
Un groupe aérien d’observation d’artillerie (GAOA) est une unité mixte comprenant du personnel de l’armée de l’Air : pilotes, mécaniciens, aides-mécaniciens, c’est-à-dire les techniciens de l’aviation, et du personnel de l’arme de l’Artillerie : observateurs, ainsi que les services généraux de l’unité. Un groupe aérien d’observation d’artillerie est constitué de trois pelotons à quatre appareils. Il comprend : 19 officiers, 50 sous-officiers et 88 hommes de troupes soit 167 personnes. Le personnel a besoin d’une adaptation assez longue :
"Pour devenir opérationnel, un pilote avait besoin d’un entraînement d’un mois, un mécanicien de deux à trois mois. Pour un officier observateur, 60 à 80 heures de vol en opération étaient nécessaires pour qu’il soit sûr et d’un bon rendement." Le matériel volant est fourni et entretenu par l’armée de l’Air. Un groupe complet doit pouvoir fournir trois détachements ayant la possibilité d’opérer isolément pendant une certaine durée avec les moyens d’entretien, de liaison, de transmissions et les services généraux nécessaires.
Les missions.
Elles sont multiples : recherche de renseignements sur l’ennemi et sur les troupes amies, réglages d’artillerie, guidage de patrouilles de chasse ou de bombardement, prise à partie d’objectifs inopinés pour ne citer que les principales. Elles se déroulent suivant un cycle qui varie en fonction de la situation du moment et peuvent se répéter une multitude de fois au cours d’une même journée. Elles exigent de l’observateur aérien des qualités de premier ordre : coup d’œil, endurance, initiative, connaissance de l’artillerie, sens du combat.
Insistons pour mettre en lumière deux missions particulières de l’observation aérienne en opération : l’accompagnement de troupes et la liaison «aéroterrestre».
Dans la plupart des cas, le commandement aura intérêt à prescrire à l’observateur de rechercher des renseignements sur ce qui se passe au plus loin des troupes, les combattants de première ligne étant généralement à même de fournir beaucoup d’informations. Néanmoins, les circonstances peuvent conduire à utiliser le MORANE 500 pour surveiller et guider la progression des premiers éléments. Mais la nécessité de voler à basse altitude restreint le champ d’observation de l’avion et l’empêche, en outre, d’utiliser un de ses meilleurs atouts, le tir d’artillerie. Au cours d’une opération, le renseignement doit aller dans les deux sens, de l’air vers le sol, du sol vers l’avion. Dans le premier cas, le renseignement est fourni à l’échelon le plus élevé du commandement de l’opération qui se charge de le répercuter. Dans le second cas, lorsque les troupes au sol ont pris contact avec l’ennemi, surtout en l’absence d’un jalonnement des premiers éléments, la ligne de contact est imprécise, des confusions sont possibles entre amis et ennemis, la position des armes ennemies les plus dangereuses n’est pas évidente. À ce moment, le renseignement du fantassin rend plus efficace les tirs ou les guidages exécutés par l’avion d’observation.
En janvier 1951, au Tonkin, le 23e GAOA a fourni un effort important pendant la bataille de Vinh Yen du 13 au 17 janvier. Une permanence de deux et souvent trois MORANE a été assurée, suffisant à peine aux demandes de renseignements du commandement et des unités, et au guidage des nombreuses patrouilles de chasse engagées. Au cours de missions de plus de 4h 30, à l’extrême limite de l’autonomie de l’appareil, les observateurs ont guidé jusqu’à cinq à six patrouilles de chasse, en plus de nombreux réglages d’artillerie. En mars, l’activité des GAOA est telle, notamment dans la région de Dong Trieu, qu’elle nécessite l’augmentation des moyens du 23e GAOA. En effet, l’importance des GAOA s’est encore affirmée durant cette période. Des reconnaissances très précises ont permis au commandement de suivre et de localiser tous les préparatifs adverses. L’intervention massive de l’aviation et de l’artillerie a pu s’effectuer dans les meilleures conditions d’efficacité sur des objectifs couverts et suivis par les MORANE malgré de très mauvaises conditions météorologiques (plafond bas, crachin, visibilité réduite). En avril 1951, dans le secteur de Phu Ly et Ninh Binh, le 23e GAOA a effectué : 4 guidages de bombardement, 53 guidages de chasse, 145 réglages d’artillerie au cours de 412 missions et plus de 700 heures de vol. Sa dotation a été portée à 24 "CRIQUET" par apport de "CRIQUET" prélevés sur les 21e et 22e GAOA. C’est une demande de missions sans cesse accrue qui a incité le haut commandement à adopter cette solution extrême. Les utilisateurs (aviation d’assaut et troupes terrestres) ont reconnu la nécessité absolue de l’avion d’observation à ce stade de la guerre.
L’année 1951 se termine comme l’année 1950 par une activité record due notamment à l’effort fourni au Tonkin par le 23e GAOA au cours du mois de décembre 1951. En décembre 1950, les trois GAOA avaient effectué 1 146 heures de vol et cette année le 23e GAOA effectue à lui seul 1 124 heures sur un total de 1 664 heures, les 21e et 22e GAOA ayant leur activité réduite pour maintenir un potentiel global en rapport avec les fournitures de matériel et les possibilités de rendement des parcs de montage et de réparation. Il est intéressant de comparer l’activité des GAOA au cours des années 1949-1950 et 1951 pour faire apparaître que les demandes de missions sont de plus en plus importantes et se justifient par l’utilité du MORANE devenu instrument indispensable de toutes les opérations.
Années 1949 Heures de vol effectuées : 7 213 Nombre de sorties : 4 386
Années 1950 Heures de vol effectuées : 9 577 Nombre de sorties : 5 402
Années 1951 Heures de vol effectuées : 14 358 Nombre de sorties : 7 497
Cependant, de nombreuses missions sont annulées pour des raisons techniques, notamment en Annam et en Cochinchine où les unités d’infanterie, privées de l’aide du MORANE voient leurs difficultés augmentées du fait de la moindre efficacité des feux de l’artillerie. Il faut néanmoins souligner les résultats obtenus dans les trois GAOA par les mécaniciens de l’armée de l’Air dont le travail ingrat sur un matériel souvent déficient a permis d’obtenir le maximum. En outre, la DCA ennemie est de plus en plus active. Onze appareils sont touchés au cours du mois de décembre 1951 ce qui porte à 55 le nombre de MORANE touchés pour l’année 1951. Pour la première fois au Tonkin, le Viêt-minh a organisé dans le secteur de Hoa Binh une DCA très efficace constituée par des groupements de plusieurs dizaines de mitrailleuses lourdes. Un appareil a été abattu et dix autres ont été touchés.
"Pour devenir opérationnel, un pilote avait besoin d’un entraînement d’un mois, un mécanicien de deux à trois mois. Pour un officier observateur, 60 à 80 heures de vol en opération étaient nécessaires pour qu’il soit sûr et d’un bon rendement." Le matériel volant est fourni et entretenu par l’armée de l’Air. Un groupe complet doit pouvoir fournir trois détachements ayant la possibilité d’opérer isolément pendant une certaine durée avec les moyens d’entretien, de liaison, de transmissions et les services généraux nécessaires.
Les missions.
Elles sont multiples : recherche de renseignements sur l’ennemi et sur les troupes amies, réglages d’artillerie, guidage de patrouilles de chasse ou de bombardement, prise à partie d’objectifs inopinés pour ne citer que les principales. Elles se déroulent suivant un cycle qui varie en fonction de la situation du moment et peuvent se répéter une multitude de fois au cours d’une même journée. Elles exigent de l’observateur aérien des qualités de premier ordre : coup d’œil, endurance, initiative, connaissance de l’artillerie, sens du combat.
Insistons pour mettre en lumière deux missions particulières de l’observation aérienne en opération : l’accompagnement de troupes et la liaison «aéroterrestre».
Dans la plupart des cas, le commandement aura intérêt à prescrire à l’observateur de rechercher des renseignements sur ce qui se passe au plus loin des troupes, les combattants de première ligne étant généralement à même de fournir beaucoup d’informations. Néanmoins, les circonstances peuvent conduire à utiliser le MORANE 500 pour surveiller et guider la progression des premiers éléments. Mais la nécessité de voler à basse altitude restreint le champ d’observation de l’avion et l’empêche, en outre, d’utiliser un de ses meilleurs atouts, le tir d’artillerie. Au cours d’une opération, le renseignement doit aller dans les deux sens, de l’air vers le sol, du sol vers l’avion. Dans le premier cas, le renseignement est fourni à l’échelon le plus élevé du commandement de l’opération qui se charge de le répercuter. Dans le second cas, lorsque les troupes au sol ont pris contact avec l’ennemi, surtout en l’absence d’un jalonnement des premiers éléments, la ligne de contact est imprécise, des confusions sont possibles entre amis et ennemis, la position des armes ennemies les plus dangereuses n’est pas évidente. À ce moment, le renseignement du fantassin rend plus efficace les tirs ou les guidages exécutés par l’avion d’observation.
En janvier 1951, au Tonkin, le 23e GAOA a fourni un effort important pendant la bataille de Vinh Yen du 13 au 17 janvier. Une permanence de deux et souvent trois MORANE a été assurée, suffisant à peine aux demandes de renseignements du commandement et des unités, et au guidage des nombreuses patrouilles de chasse engagées. Au cours de missions de plus de 4h 30, à l’extrême limite de l’autonomie de l’appareil, les observateurs ont guidé jusqu’à cinq à six patrouilles de chasse, en plus de nombreux réglages d’artillerie. En mars, l’activité des GAOA est telle, notamment dans la région de Dong Trieu, qu’elle nécessite l’augmentation des moyens du 23e GAOA. En effet, l’importance des GAOA s’est encore affirmée durant cette période. Des reconnaissances très précises ont permis au commandement de suivre et de localiser tous les préparatifs adverses. L’intervention massive de l’aviation et de l’artillerie a pu s’effectuer dans les meilleures conditions d’efficacité sur des objectifs couverts et suivis par les MORANE malgré de très mauvaises conditions météorologiques (plafond bas, crachin, visibilité réduite). En avril 1951, dans le secteur de Phu Ly et Ninh Binh, le 23e GAOA a effectué : 4 guidages de bombardement, 53 guidages de chasse, 145 réglages d’artillerie au cours de 412 missions et plus de 700 heures de vol. Sa dotation a été portée à 24 "CRIQUET" par apport de "CRIQUET" prélevés sur les 21e et 22e GAOA. C’est une demande de missions sans cesse accrue qui a incité le haut commandement à adopter cette solution extrême. Les utilisateurs (aviation d’assaut et troupes terrestres) ont reconnu la nécessité absolue de l’avion d’observation à ce stade de la guerre.
L’année 1951 se termine comme l’année 1950 par une activité record due notamment à l’effort fourni au Tonkin par le 23e GAOA au cours du mois de décembre 1951. En décembre 1950, les trois GAOA avaient effectué 1 146 heures de vol et cette année le 23e GAOA effectue à lui seul 1 124 heures sur un total de 1 664 heures, les 21e et 22e GAOA ayant leur activité réduite pour maintenir un potentiel global en rapport avec les fournitures de matériel et les possibilités de rendement des parcs de montage et de réparation. Il est intéressant de comparer l’activité des GAOA au cours des années 1949-1950 et 1951 pour faire apparaître que les demandes de missions sont de plus en plus importantes et se justifient par l’utilité du MORANE devenu instrument indispensable de toutes les opérations.
Années 1949 Heures de vol effectuées : 7 213 Nombre de sorties : 4 386
Années 1950 Heures de vol effectuées : 9 577 Nombre de sorties : 5 402
Années 1951 Heures de vol effectuées : 14 358 Nombre de sorties : 7 497
Cependant, de nombreuses missions sont annulées pour des raisons techniques, notamment en Annam et en Cochinchine où les unités d’infanterie, privées de l’aide du MORANE voient leurs difficultés augmentées du fait de la moindre efficacité des feux de l’artillerie. Il faut néanmoins souligner les résultats obtenus dans les trois GAOA par les mécaniciens de l’armée de l’Air dont le travail ingrat sur un matériel souvent déficient a permis d’obtenir le maximum. En outre, la DCA ennemie est de plus en plus active. Onze appareils sont touchés au cours du mois de décembre 1951 ce qui porte à 55 le nombre de MORANE touchés pour l’année 1951. Pour la première fois au Tonkin, le Viêt-minh a organisé dans le secteur de Hoa Binh une DCA très efficace constituée par des groupements de plusieurs dizaines de mitrailleuses lourdes. Un appareil a été abattu et dix autres ont été touchés.