GROUPEMENT AÉROMOBILITÉ DE LA SECTION TECHNIQUE DE L'ARMÉE DE TERRE
(GAM-STAT)
Les origines du GAM-STAT remontent en 1955, quand est créée la section expérimentale du GH n° 1 sur le plateau de Satory, comme centre d’expérimentation spécialisé dans l’expertise des matériels de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre (ALAT). Son histoire est complètement liée au développement rapide des hélicoptères dans les années 50 et à leur utilisation dans les opérations militaires terrestres. L’ALAT a développé la notion d’aérocombat, c’est-à-dire le combat de l’armée de Terre au sol et près du sol, en s’appuyant sur la fulgurance apportée par l’hélicoptère. En 1966, la section intègre la section technique de l’armée de Terre (STAT) et prend l’appellation de groupement d’expérimentation ALAT (GE.ALAT) de la STAT. Elle rejoint Valence en 1969 et prendra sa dénomination actuelle de GAM-STAT en 1987. Sa devise est « Sapiens nihil affirmat quod non probet », c’est-à-dire, « Le sage n’affirme rien qu’il ne puisse prouver ».
Organisation. Organiquement rattaché à la section technique de l’armée de Terre (STAT), le GAM-STAT est essentiellement composé de personnel de l'ALAT. Sous le commandement d'un chef de corps, le groupement rassemble environ 200 personnes dont 140 militaires. Parmi ces militaires, 16 % sont des officiers supérieurs (26 % d'officiers) contre 13 % de militaires du rang. Cette singularité s'explique par l'exigence technique qu'implique le suivi dans la recherche et le développement d'équipements et de matériels nouveaux et nécessitant des experts de haut niveau. De plus, l'expérience opérationnelle de son personnel est garante de la réalisation du besoin des forces. Pilotes d'essai, ingénieurs navigants, spécialistes de domaines spécifiques, mécaniciens, pompiers, avitailleurs sont les principaux techniciens qui assurent les expérimentations aéronautiques et militaires. 5 officiers de programme et 5 équipes de marque sont répartis par type d'hélicoptère, ainsi que dans les domaines de la simulation, de la numérisation et des matériels d'environnement. Les expérimentations sont le cœur de métier du GAM-STAT. Elles sont soutenues par une escadrille des moyens aériens, en charge de la mise en œuvre aéronautique et de l'instruction, ainsi que par une escadrille de maintenance hélicoptères, en charge de l'entretien et de la réparation des hélicoptères. Pour assurer la sécurité de son emprise, le GAM-STAT est totalement autonome avec son personnel renforcé d'une section de réserve opérationnelle. Les réservistes participent à hauteur de 50 % à la protection de l'emprise au sein de l'élément de renfort armé (ERA) et représentent donc une ressource essentielle au fonctionnement du groupement. De plus, cette participation favorise une imbrication et un brassage très profitables entre l’active et la réserve. Mission. Le GAM-STAT a pour mission de proposer à l’État-Major de l’armée de Terre (EMAT) des choix motivés et réalistes pour l’équipement des unités de la fonction aérocombat. Il participe ainsi à toutes les étapes des programmes d’armement, depuis la définition des besoins futurs de l’ALAT, lors de la phase de conception des matériels et durant toute leur vie, jusqu’à leur retrait du service. Ses missions :
Il dispose pour ses missions d’un parc d'une dizaine d’hélicoptères comprenant tous les types d’aéronefs en service dans l’ALAT. Ses techniciens participent au développement de systèmes innovants, en autonomie ou en partenariat avec des industriels, concourant ainsi à l'efficacité des unités combattantes. L'innovation ne se limite pas au combat. Par exemple, dans le cadre de l'opération "RÉSILIENCE", ses équipes de développement ont conçu et proposé les adaptations des hélicoptères de l'ALAT, notamment grâce au kit léger d'évacuation médicale du CAÏMAN, qui s'est avéré décisif lors du transfert de patients atteints de la COVID-19. Ces évolutions sont réalisées par la section expérimentation, responsable de la mise en œuvre de systèmes spécifiques intégrés ou avionnés sur aéronef et de leur évaluation, mais aussi de la conception et de la production de petites modifications. Dans le domaine de la réglementation, des équipes participent à l'élaboration ou à la modification de procédures techniques, en cohérence avec l'évolution des matériels. Grâce à son expertise, le GAM-STAT participe donc à la capacité opérationnelle de l'ALAT d'aujourd'hui et de demain. Quelques dates importantes dans l'historique du GAM-STAT. Au 1er janvier 1989, le groupement dispose de deux ALOUETTE II et de deux ALOUETTE III pour les liaisons, de deux GAZELLE SA341 pour l'expérimentation de PC léger et des jumelles de vision nocturne, plus une autre, prêtée par l'Aérospatiale pour essai de viseur. Trois GAZELLE SA342 M sont utilisées pour l'expérimentation armement, l'OLSOH 3 et la sonde vocale, elles sont renforcées par trois GAZELLE SA342 M, prêtées par l'Aérospatiale pour essais AATCP MISTRAL, VIVIANE et pales du AS355. Les quatre PUMA sont chargés de l'expérimentation du radar météo, JVN, NAV et transmissions, renforcés, eux aussi, par deux appareils du constructeur pour les essais ORCHIDÉE. Un SUPER PUMA est aussi en dotation, ainsi que trois appareils constructeur, un DAUPHIN pour les essais VOMM/HAC (viseur d'observation monté sur mât) et deux AS350 ÉCUREUIL pour définition et expérimentation. En 1991, un détachement du GAM-STAT est constitué à Mont-de-Marsan à l'EPIGE, au sein de l'armée de l'Air. Il prendra, en 2001, l'appellation de groupe contre mesures électroniques (CME). Dans le courant de l'année 1993, les équipes de marque du TIGRE et du NH90, jusqu'alors stationnées à Satory, rejoignent Valence. En 1994, le groupement intègre le détachement marine du CEPA, chargé de la version marine du NH90. La mission du groupement est de proposer des choix motivés et réalistes pour l'équipement des forces aéromobiles, ce qui lui impose de suivre toutes les phases de la vie des matériels, de la conception à la réforme en passant par l'évaluation technico-opérationnelle et la mise en service. En août 1997, le groupement aéromobile de la STAT se voit confier la garde de l'étendard du 7e RHC, dissous en juin de la même année. Le 30 juin 2020, le PUMA quitte définitivement la base, après plus de 52 années de présence ; le PUMA n° 1256/DDR fait son dernier vol. Remerciements : GAM-STAT. |
Panneau entrée de la base (photo Christian MALCROS).
Vue aérienne du GAM-STAT (photo GAM-STAT).