HOMMAGE DU PÈRE CHAROLLAIS AUX HOMMES DE L'OPÉRATION HARMATTAN
Le père Jean-Thierry CHAROLLAIS, aumônier de la force d'action navale à Brest, a accompagné les hommes de l'ALAT et les commandos de l'Air durant l'opération Harmattan. Il entend rendre hommage à ces "héros oubliés".
"Aumônier à bord du BPC Mistral j’ai longtemps hésité avant d’intervenir. Au moment où le conflit libyen entame une nouvelle phase, je voudrais réparer un oubli, voire une injustice : c’est l’absence totale de prise en compte, par les médias et les blogs spécialisés de défense, du rôle joué et du risque pris par les équipages des hélicoptères de l’ALAT. On parle, et encore trop peu, de leurs interventions, du nombre de sorties et de cibles détruites, mais jamais du péril qu’ils affrontent."
"J’espère ne pas me tromper, mais je crois savoir que, alors que nos avions de chasse et de reconnaissance interviennent volant à une altitude d’environ 15 000 pieds (3 km), et alors que nos frégates ne s’approchent guère des côtes, avec des risques missiles certes possibles mais non avérés, pour les uns et les autres, ou des menaces asymétriques hypothétiques pour ces dernières. Nos hélicoptères de l’ALAT (TIGRE et GAZELLE), quant à eux, interviennent à portée de mitrailleuses (les FPK (forces pro-kadhafi) ont des 14,5 mm sur pickup, des canons de 23 mm, des SAM-7 et autres roquettes, voire des armes légères d’infanterie)."
"Volant par nuit parfaitement noire, à moins de 300 pieds (100 m), très souvent même à beaucoup moins, les moindres lignes électriques sont autant de pièges mortels".
"Les équipages d’hélicoptères sont les seuls combattants français qui exposent autant leur vie, à chaque sortie, au risque réel et avéré de se faire tirer dessus, cela est déjà arrivé, sans compter celui, non moins réel, de tomber en panne et d’atterrir ou de se crasher en territoire ennemi".
"Je côtoie quotidiennement ces équipages de l’ALAT, héros oubliés, qui sont au contact direct de l’ennemi et qui n’hésitent pas à prendre des risques supplémentaires pour vérifier et authentifier, le plus sûrement possible, les cibles à traiter afin, non seulement d’épargner des vies civiles, mais aussi de minimiser les pertes humaines ennemies, se concentrant sur la destruction du matériel militaire."
"On ne parle pas non plus de leurs "anges gardiens", les commandos de l’Air (IMEX), qui, embarqués à bord d’un PUMA en vol pendant toute la durée des opérations, sont toujours prêts à aller extraire un équipage tombé en territoire hostile."
"Aumônier de la Marine, je me sens d’autant plus libre pour faire les éloges des hommes et des femmes de l’ALAT, ses équipages (pilotes et chefs de bord) mais aussi ses équipes de mise en œuvre et de soutien technique, sans qui aucune opération ne serait possible. C’est donc à eux que je m’adresse pour clore cette missive :
Que Sainte Clotilde vous protège.
Père Jean-Thierry CHAROLLAIS
Aumônier de la force d’action navale Brest
Harmattan II à bord du BPC Mistral
Dimanche 28 Août 2011.
"J’espère ne pas me tromper, mais je crois savoir que, alors que nos avions de chasse et de reconnaissance interviennent volant à une altitude d’environ 15 000 pieds (3 km), et alors que nos frégates ne s’approchent guère des côtes, avec des risques missiles certes possibles mais non avérés, pour les uns et les autres, ou des menaces asymétriques hypothétiques pour ces dernières. Nos hélicoptères de l’ALAT (TIGRE et GAZELLE), quant à eux, interviennent à portée de mitrailleuses (les FPK (forces pro-kadhafi) ont des 14,5 mm sur pickup, des canons de 23 mm, des SAM-7 et autres roquettes, voire des armes légères d’infanterie)."
"Volant par nuit parfaitement noire, à moins de 300 pieds (100 m), très souvent même à beaucoup moins, les moindres lignes électriques sont autant de pièges mortels".
"Les équipages d’hélicoptères sont les seuls combattants français qui exposent autant leur vie, à chaque sortie, au risque réel et avéré de se faire tirer dessus, cela est déjà arrivé, sans compter celui, non moins réel, de tomber en panne et d’atterrir ou de se crasher en territoire ennemi".
"Je côtoie quotidiennement ces équipages de l’ALAT, héros oubliés, qui sont au contact direct de l’ennemi et qui n’hésitent pas à prendre des risques supplémentaires pour vérifier et authentifier, le plus sûrement possible, les cibles à traiter afin, non seulement d’épargner des vies civiles, mais aussi de minimiser les pertes humaines ennemies, se concentrant sur la destruction du matériel militaire."
"On ne parle pas non plus de leurs "anges gardiens", les commandos de l’Air (IMEX), qui, embarqués à bord d’un PUMA en vol pendant toute la durée des opérations, sont toujours prêts à aller extraire un équipage tombé en territoire hostile."
"Aumônier de la Marine, je me sens d’autant plus libre pour faire les éloges des hommes et des femmes de l’ALAT, ses équipages (pilotes et chefs de bord) mais aussi ses équipes de mise en œuvre et de soutien technique, sans qui aucune opération ne serait possible. C’est donc à eux que je m’adresse pour clore cette missive :
- mesdames et messieurs de l’ALAT, vous avez forcé mon admiration par votre simplicité, votre sang froid et votre joie de vivre mais aussi par votre capacité d’adaptation à un milieu qui ne vous est pas familier : la Marine nationale et son mode de vie si particulier …
- RESPECT (comme disent les jeunes aujourd’hui).
Que Sainte Clotilde vous protège.
Père Jean-Thierry CHAROLLAIS
Aumônier de la force d’action navale Brest
Harmattan II à bord du BPC Mistral
Dimanche 28 Août 2011.