OPÉRATION HARMATTAN
(Libye)
Le 17 mars 2011 au soir, à l’initiative de la France et du Royaume-Uni, le conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) adopte la résolution 1973 relative à la situation en Libye. Et, le 19 mars, sur ordre du président de la République, le chef d’état-major des armées (CEMA) lance l’opération Harmattan, nom de la participation française à l’engagement militaire international d’opérations aéromaritimes pour protéger la population libyenne contre les attaques des forces du colonel KADHAFI. À partir du 31 mars, l’engagement militaire international passe sous commandement de l’OTAN.
Pendant que le dispositif multinational se met en place et monte en puissance, le commandement de chaque moyen militaire est assuré par son état-major national. En France, le commandement des moyens est assuré au centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), sous l’autorité du CEMA, et les moyens sont engagés en étroite coordination avec les pays alliés. Pour atteindre ses objectifs, les moyens de la coalition, consistent en particulier en des moyens aériens fournis par l'armée de l'Air et l'Aéronavale, mais, après avoir constaté que les frappes conduites exclusivement par des avions de combat étaient arrivées à une forme de butée, le président de la République décide l'envoi d'hélicoptères de l'ALAT, sous la forme d'un groupement aéromobile (GAM), dénommé Helicopters Strike Squadron (HSSq). Pour faire face à cet engagement opérationnel sans précédent, comprenant 178 personnels, toutes les unités de l’ALAT ont été impliquées, à commencer par les 1er, 3e et 5e RHC, mais sans oublier aussi une dizaine de personnels (contrôleurs aérien, pilotes, mécaniciens navigants, techniciens avioniques) des écoles de formation de Dax et du Luc. Le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre, part de Toulon le 17 mai, en emportant une vingtaine d'appareils de l'ALAT. Plus précisément deux hélicoptères TIGRE, dans la version HAP, chacun équipé d'un canon de 30 mm, accompagnés de onze hélicoptères GAZELLE, dans trois versions. À savoir, une machine de commandement "lisse", non armée, le reste de la dotation étant réparti entre deux GAZELLE canon de 20 mm, deux SA342-L MISTRAL et six GAZELLE HOT dont une VIVIANE. Outre ces appareils de combat, le Tonnerre emporte quatre hélicoptères de transport PUMA destinés à récupérer des équipages qui auraient été abattus sur le sol libyen (mission Imex, Immediate Extraction). Ces hélicoptères du GAM (groupe aéromobile) agissent en "modules", les moyens déployés sur le BPC permettant d'en composer deux identiques, avec pour chacun :
Du 12 au 14 juillet 2011, le BPC Mistral relève le BPC Tonnerre, engagé depuis le 3 juin dans l’opération Unified Protector au large de la Libye. En 24 heures, des hélicoptères de manœuvre et des chalands de transport de matériel (CTM) de la Marine ont transféré à bord du BPC Mistral la totalité du poste de commandement et de mise en œuvre (PCMO), le soutien et la logistique. Les hélicoptères de combat du groupement aéromobile (GAM) se sont également redéployés à bord du Mistral. À cette occasion, les deux hélicoptères CARACAL de l’armée l’Air, destinés à la mission CSAR (Combat Search and Rescue - Recherche et sauvetage au combat), embarqués jusque là sur le porte-avions Charles de Gaulle, rejoignent également le BPC Mistral. Au 30 octobre, les hélicoptères de l'ALAT, appuyés par deux hélicoptères CARACAL de l'armée de l'Air, ont conduit depuis les BPC une quarantaine de raids et détruit pas moins de 600 objectifs, soit 90 % des frappes de la coalition réalisées par les hélicoptères, les 10 % restant ayant été effectués par les APACHE britanniques du porte-hélicoptère HMS Ocean. Pour leur baptême du feu à partir d'un BPC, ces hélicoptères de l'ALAT ont lancé 431 missiles antichar HOT. La mort du colonel KADHAFI sonne la fin de l’opération Harmattan, qui sera effective le 31 octobre 2011. |
De juin à octobre 2011. Quelques appareils de l'ALAT, engagés dans l'opération HARMATTAN, sur le pont d'envol d'un BPC (photo ECPAD).