ESCADRILLE DE COMMANDEMENT ET DES MOYENS AÉRIENS DU DETALAT DE DJIBOUTI
(ECMA)
ESCADRILLE DES MOYENS AÉRIENS DU DETALAT DE DJIBOUTI
(EMA)
Le 1er juillet 1972, l’escadrille des moyens aériens (EMA) prend pied à Djibouti à la création du DETALAT du territoire français des Afars et des Issas. Les premiers aéronefs, deux ALOUETTE II et un PUMA, arrivent quatre jours plus tard. Le 11 juillet, a lieu le premier vol de reconnaissance sur le territoire. Les premières missions de tirs de missiles SS-11 montés sur ALOUETTE II se déroulent en février 1973 au champ de tir du Goubet.
En janvier et février 1974, un PUMA est mis en place en Éthiopie pour transporter vivres et médicaments au profit des populations victimes de la famine, c’est la première d’une longue série de missions dans les pays de la corne de l’Afrique. La capacité antichar du détachement est renforcée par l'arrivée de deux ALOUETTE III, provenant du GALDIV 11, en avril 1974. Le 3 décembre 1974, l’escadrille perçoit trois autres ALOUETTE III. Les ALOUETTE II sont alors rapatriées en métropole. Lors d'une mission de coopération avec un pays voisin, des équipages franchissent pour la première fois, la mer Rouge, le 21 avril 1975. En 1982, deux avions L-19 E arrivent, ils resteront douze ans. Dernière unité à utiliser les ALOUETTE III armées de missiles SS-11 dans l'ALAT, l’escadrille reverse ce système d’arme, le 15 juin 1987. Du fait de cette réduction de format l’escadrille des moyens aériens (EMA) et l’escadrille de commandement et des services (ECS) fusionnent pour former l’escadrille de commandement et des moyens aériens (ECMA). L'escadrille ne dispose alors plus d'hélicoptères légers et ce jusqu'à juin 1998, date de perception des premières GAZELLE SA341. Ces dernières céderont la place à des GAZELLE SA342 M en 2001. En juillet 2003, à la suite du crash d’une GAZELLE (posé dur), a lieu la création de l’escadrille de maintenance hélicoptères (EMH), l’ECMA perd alors le peloton technique. L’escadrille a participé à la majeure partie des opérations et missions humanitaires depuis sa création : du tremblement de terre au Yemen en 1982, à l’opération Béryx en 2005, faisant suite au tsunami en Indonésie, en passant par l’opération Daguet en 1991. L'escadrille est dissoute le 15 juin 2011, lorsque le BATALAT redevient DETALAT. Elle est recréée en 2013 sous l’appellation EMA. Les équipages sont parfois amenés à renforcer la Marine nationale avec notamment le déploiement d’un PUMA sur le porte-avions Charles de Gaulle, durant trois mois, dans le cadre de l’opération Agapanthe en 2012. Recrée en 2013, l’EMA dispose de cinq PUMA et deux GAZELLE. Un PUMA est en alerte évacuations sanitaires à une heure, 24 heures sur 24. L’escadrille totalise plus de 2 600 missions de sauvetage. En 2018, une troisième GAZELLE est affectée à l'escadrille qui comprend quatre hélicoptères PUMA et trois GAZELLE. L'EMA, depuis sa création, totalise plus de 90 000 heures de vol et près de 3 000 évacuations sanitaires en 2020. C'est la seule escadrille opérationnelle mixte de l'ALAT. Pré-positionnée sur la corne de l'Afrique, elle intervient pour des missions d'assistance en maintenant une alerte EVS permanente en partenariat avec l'armée de l'Air, mais elle est également en mesure d’intervenir sur court préavis pour des missions de protection ou d’intervention sur le territoire djiboutien ou sur des théâtres extérieurs. Elle assure enfin un entrainement de qualité au profit des équipages en mission de courte durée qui représentent les 3/4 de ses effectifs et se relèvent tous les 4 mois. L'environnement interarmes, interarmées et interalliés de Djibouti assure aux équipages un entrainement riche et varié tout au long de leur mission. L'environnement désertique et les températures extrêmes que l'on peut trouver sur le territoire sont similaires aux conditions rencontrées au Sahel. À ce titre, l'escadrille constitue une école du désert au sein de laquelle les équipages s'aguerrissent au plus près de la réalité des combats. Les militaires qui y sont affectés sont déployés sur des postes clés de l’escadrille et assurent une continuité dans l'instruction des savoir-faire techniques et tactiques mais également dans le domaine de la sécurité des vols. L’unité doit aussi se souvenir de ses morts au service de la nation en particulier :
Remerciements : Jean-Jacques CHEVALLIER, Thibault de FOLLIN, Samuel KEROUEDAN, Julien HAMEAU. |
Le parking du DETALAT, en 1986. Au premier plan, l’ALOUETTE III n° 1272/CMD (photo Jean-Philippe JOYEUX).